"Cartel mexicain", "donneuse d'ordre", tentative d'extorsion... Ce que l'on sait de l'affaire Poupette Kenza

L'influenceuse Poupette Kenza a été mise en examen et incarcérée pour tentative d'extorsion en bande organisée et association de malfaiteurs, a indiqué lundi 8 juillet le procureur de Rouen.

Qui est la suspecte ? 

Poupette Kenza, de son vrai nom Kenza Benchrif, est devenue à 24 ans l’influenceuse française la plus suivie sur Snapchat, avec plus d’1,6 million d’abonnés. Originaire de Rouen (Seine-Maritime), elle a aussi de nombreux abonnés sur ses comptes Instagram, TikTok et YouTube, sur lesquels elle partage son quotidien de mère de famille de deux enfants. 

Elle a plusieurs fois défrayé la chronique pour ses polémiques récurrentes, comme lorsqu'elle avait déclaré ne travailler "pour aucun juif" en mai dernier ou lorsqu'elle avait filmé la crise d'épilepsie de son mari sans intervenir. 

Poupette Kenza été mise en examen après la plainte, le 23 février 2024, d'un couple qui a "fait l'objet de diverses surveillances (physiques, implantation de mini-caméra aux abords de leur domicile et balise GPS placée sur leur véhicule) et a été physiquement menacé sous condition de remise d'une somme de 200.000 euros", selon un communiqué du procureur de la République de Rouen, Frédéric Teillet.

Concrètement, d'après Libération, en février dernier, le couple de Walid et Caroline (une ex-associée de Poupette Kenza) se serait fait aborder par un inconnu, "Amadou", un membre d’un "cartel mexicain". Il aurait exigé d'eux 350.000 euros, dont 200.000 très rapidement, une somme que Poupette Kenza lui devait. "Amadou" aurait insisté pour avoir l'argent rapidement, allant jusqu'à tabasser le compagnon de Kenza pour l'effrayer. Poupette Kenza l'aurait donc redirigé vers Caroline, qui lui devait elle-même 350.000 euros. 

Interpellé lors du rendez-vous "prévu pour la remise de la somme d'argent, alors qu'il était porteur d'une grenade", "Amadou" a avoué avoir contacté les victimes pour "régler un contentieux financier qui les opposait à une influenceuse actuellement en résidence à Dubaï". Cet exécutant présumé a été mis en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée, détention d'explosif et association de malfaiteurs et placé en détention provisoire, selon le communiqué du parquet.

Les investigations "tendent à démontrer l'implication" de Kenza Benchrif comme "donneuse d'ordre", a expliqué Frédéric Teillet. 

Domiciliée à Dubaï, Poupette Kenza été interpellée jeudi 4 juillet lors de son arrivée en France, alors qu'elle venait assister au mariage d'une amie près de Rouen. Elle a été mise en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée et association de malfaiteurs, et incarcérée "dans l'attente du débat sur son placement en détention provisoire" prévu jeudi, d'après le procureur.

Elle a également été entendue sur une procédure visant des pratiques commerciales trompeuses dans le cadre de ses activités d'influenceuse et n'a pas souhaité répondre aux questions, selon le parquet.

Elle s'est expliquée sur les faits reprochés. Après avoir tenté par divers moyens de récupérer l'argent que lui devait Caroline et son mari, elle aurait fait appel à un entremetteur se présentant comme "la solution à ce type de problèmes". "Puis la situation lui a échappé", selon les déclarations de ses avocats à BFMTV. 

Avec AFP