Après la grêle, viennent les inquiétudes dans les communes du Puy-de-Dôme les plus gravement touchées

Entraigues, Chappes ou encore Saint-Laure font partie des communes les plus gravement touchées par les épisodes orageux récents, notamment le dernier en date, celui de la nuit du vendredi 12 au samedi 13 juillet.

Des gros grêlons sont tombés sur les toits, les voitures et les champs à Entraigues et dans les communes alentour. C’est un choc pour la population et pour Alain Déat, le maire d’Entraigues, qui se dit inquiet pour ses administrés à cause de l’enchaînement d’orages violents depuis le 26 juin : "Les habitants sont un peu excédés."

En effet, les épisodes orageux de la sorte semblent se répéter et s’amplifier et les dégradations sont de plus en plus importantes. Les élus locaux alertent et les services municipaux sont débordés : "On n’est pas préparé à conseiller les gens", estime Alain Déat en racontant la ruée des citoyens effarés et fatigués en mairie, au lendemain de l’orage.

De leur côté, la sénatrice du Puy-de-Dôme, Marion Canalès, et le suppléant du député André Chassaigne, Julien Brugerolles, sont venus constater l’étendue des dégâts. Légalement, la situation ne représente pas un cas de catastrophe naturelle. Pourtant, les élus du département et de la région promettent de faire remonter le cas pour essayer de faire avancer la reconnaissance de ces phénomènes.

La salle socioculturelle, à côté de la mairie d'Entraigues, n'a pas échappé à la grêle. Les tuiles cassées ont été remplacées dans la précipitation.

Le constat est lourd : à Entraigues, la salle socioculturelle est infiltrée par les eaux. Dans les rues, des gouttières sont trouées, les toitures sont marquées par des tuiles neuves installées en catastrophe pour remplacer celles fissurées par la grêle. D’autres sont bâchées pour empêcher les infiltrations.

Pierre Barnier, agriculteur entraiguois, montre son hangar, au toit déjà en partie arraché par l’orage du 26 juin dernier, perforé par les grêlons sur une surface de 1.600 m² environ. Pour lui, comme pour beaucoup d’autres agriculteurs de l’agglomération de Riom, c’est tout le bâtiment qui doit être refait car l’actuel contient de l’amiante dans ses matériaux. S’il est encore tôt pour avoir des chiffres, les agriculteurs prévoient d’ores et déjà environ 50 % de pertes de leurs récoltes.

La gouttière de cette maison a été transpercée par la grêle.

Pour l’instant, des expertises ont été réalisées sur les bâtiments à Entraigues et dans les alentours. Alain Déat assure que "100 % des habitations ont été touchées." Les habitants doivent donc s’en remettre à leurs assurances. Pas de quoi rassurer le maire de Saint-Laure, Grégory Villafranca, qui a mis en ligne une attestation municipale confirmant l’orage, pour aider les gens à déclarer au plus vite leur sinistre. Les élus présents promettent aussi d’être vigilants quant au traitement réservés par leurs assureurs aux administrés.

Emmanuel Morand, agriculteur à Entraigues, reste soucieux car les phénomènes de cet ordre sont de plus en plus fréquents. Il espère aussi que la situation finira par évoluer vers une couverture totale des dégâts : "Il faut faire avancer les choses pour que ça soit assuré."

Certains habitants de la commune, touchés par l'orage, ont bâché leur toit pour éviter les infiltrations d'eau.

Si on sort de l’agglomération riomoise, Maringues aussi a été touché par l’orage du 12 juillet. Le local du Secours populaire a été endommagé et subit depuis des infiltrations d’eau qui le rendent difficilement utilisable. C’est un coup dur pour Isabelle Not, secrétaire générale, qui se dit inquiète pour les 80 familles à qui bénéficie le service.

L’incompréhension règne donc car la situation est grave mais non reconnaissable en tant que catastrophe naturelle. À l’image des mots du maire d’Entraigues, le sentiment général dans ces villages semble dire "vivement le beau temps".

Mathias Bernouin