L’industrie bureaucratique européenne de la censure discrète tourne à plein régime
Le mouvement de décrépitude européenne s’accélère depuis quelques mois et pousse les gouvernements européens d’une part, et la bureaucratie de l’Union d’autre part, toujours plus loin vers l’autoritarisme et le rognage accéléré des droits fondamentaux de leurs citoyens.
Ainsi, en France, la liberté d’expression est chaque jour un peu plus profondément remise en cause. On se rappelle qu’en février dernier, CNews encourait les foudres de l’ARCOM pour avoir osé laisser des gens s’exprimer sur ses plateaux, ce qui est impensable dans un pays bien tenu (avec des médias à gauche).
Depuis, les élections européennes puis législatives sont passées et, derrière les cris de l’extrême gauche continuant de s’auto-intoxiquer sur sa « victoire », le résultat des urnes amène à quasiment doubler le nombre de sièges du Rassemblement national au sein de l’Hémicycle, ce qui ne manque pas de rendre les mains moites aux députés de l’extrême centre macroniste et de faire complètement paniquer tous les gauchistes français : se laissant pousser le Jean Moulin d’apparat, les voilà lancés dans une résistance acharnée pour sauver le pays, en commençant courageusement par interdire d’expression tous ceux qui (devenus fascistes) ne pensent pas comme eux.
Car pour ces résistants de la nouvelle vague, les choses sont fort simples : si le Rassemblement national gagne autant de sièges, ce n’est pas car la gauche est complètement déconnectée des aspirations du peuple, mais bien parce que les médias le laisse s’exprimer.
Et parmi ces médias coupables, on trouve d’abord CNews et C8 qui, encore une fois, bénéficient de l’attention de nos petits censeurs. Comme une marche blanche, le dépôt de bougies et la distribution de nounours ne convenaient pas, c’est une pétition qui est lancée pour tenter de sucrer à ces deux chaînes leur droit d’émettre.
Pour les auteurs de cette tentative de bâillonnement, il faut absolument que l’ARCOM interdise ces chaînes car « le pluralisme et la qualité de l’information ne sont pas respectés sur CNews et C8 » : en fait, ces chaînes seraient « accaparées » par « des personnalités d’extrême-droite », ce qui constituerait une « mise en danger du pluralisme essentiel à notre démocratie ».
Sans grande surprise (et probablement avec l’aide de quelques algorithmes bien troussés), la pétition atteint rapidement les 200 000 signatures, ce qui ne représente qu’un petit pourcentage des 2 500 000 téléspectateurs quotidiens de la chaîne, et laisse plus de 66 000 000 de Français indifférents. Gageons cependant que ce petit nombre de censeurs suffira à générer le brouhaha politique nécessaire pour pousser l’ARCOM à agir : elle, comme tant d’autres bureaucraties, ne rêve que d’un prétexte pour enfin fermer le clapet des impétrants du mauvais bord politique. Cela suffit avec la dissidence, saperlipopette.
Du reste, ce qui afflige les Français dans leur pays afflige aussi le reste de l’Europe avec la mise en place d’un corset de plus en plus étouffant de règles emmaillotant fermement la liberté d’expression des citoyens européens. Le fait que cet étouffement soit le résultat des agissements du commissaire français de l’Union européenne ne doit probablement rien au hasard : selon Thierry Breton, le réseau social d’Elon Musk, X.com, aurait enfreint les règles de l’Union européenne en matière de contenus en ligne et pourrait donc se voir imposer des amendes et des modifications du fonctionnement.
En décembre dernier, la Commission européenne avait annoncé avoir ouvert une enquête visant X.com pour infractions au DSA, notamment sur la désinformation et le manque de transparence. D’après Breton, les résultats de l’enquête montreraient que X.com a « trompé les utilisateurs » et « enfreint le DSA » en délivrant le badge bleu de vérification qui servait autrefois à identifier les sources d’information fiables à n’importe quel utilisateur payant.
Le fait que ce badge bleu atteste simplement qu’un utilisateur paye son abonnement ne semble pas défriser le commissaire. Heureusement, ce dernier précise que « X a le droit de se défendre » (c’est trop aimable), tout en assurant que les poursuites seront entreprises.
Cependant, cette histoire ressemble plus à l’une de ces affaires à relents mafieux qui aurait mal tourné qu’à une réelle infraction légale.
En effet, selon Elon Musk, actuel patron de la plateforme sociale, la Commission européenne aurait proposé à sa société un accord secret pour censurer du contenu sans en informer le public, ce qui lui aurait permis d’éviter les amendes que la Commission entend lui coller.
Cet arrangement n’aurait pas plu à Musk et X l’aurait donc refusé, au contraire d’autres plateformes qui ont, elles, accepté (on pensera à Meta de Zuckerberg, par exemple).
Pour ceux qui suivent l’affaire depuis novembre 2023, la surprise ne sera pas trop grande : Musk avait clairement prévenu le petit commissaire qu’il n’entendait pas se plier à des accords discrets en coulisse, et qu’il entendait bien faire l’ensemble des démarches dans la transparence, cette même transparence dont les commissaires européens se gargarisent mais semblent bien incapables de mobiliser lors de leurs négociations avec les entreprises privées (que ce soit X.com ou Pfizer, du reste).
Selon des détails rassemblés par les journalistes de PirateWires, la Commission voulait même que la plateforme engage une équipe d’Européens (potentiellement des centaines) pour supprimer les « fausses informations » de la plateforme.
Les révélations de Musk sur cette tentative d’arrangements en coulisse ont quelque peu agité la toile, et les millions de vues du tweet d’Elon n’y sont pas pour rien. Il va être à présent relativement compliqué pour la Commission d’expliquer sa position et de trouver un démenti crédible aux allégations de Musk qui, on s’en souvient, avait largement prouvé dans ses Twitter Files la collusion des autorités et des plateformes sociales pour censurer l’expression publique sur certains sujets gênants pour les autorités.
Du reste, Elon Musk a déjà décidé de porter l’affaire devant les tribunaux et d’exposer ainsi publiquement les détails qu’on espère croustillants de ces tentatives de collusion et de censure discrète de la Commission sur X.com, pourtant en violation complète avec les principes fondateurs de l’Union…
Dans les deux cas présentés ici (France et Union européenne), on assiste à un raidissement autoritaire croissant des autorités à mesure que la réaction de la population et des acteurs privés se fait plus vive. Plus la crédibilité et la légitimité des gouvernements et des bureaucrates s’affaiblissent, plus ces derniers veulent limiter la liberté d’expression. Plus la gauche, le socialisme à masque démocratique et les mondialistes perdent du terrain, plus ils veulent museler l’expression populaire, aussi bien celle des urnes que celle des médias sociaux ou traditionnels.
L’expression d’une dissidence de pensée, notamment sur les médias jadis acquis aux causes sociétales de ces groupes, est devenue insupportable pour ces individus qui se réclament de ces mouvements de pensée, et c’est alors un scandale absolu que C8 ou CNews puissent exprimer autre chose que l’avis officiel bien-pensant et qu’on entend pourtant partout ailleurs sur les autres médias capturés par la gauche. Il est tout aussi parfaitement intolérable que X.com, anciennement Twitter, puisse laisser les gens de droite s’exprimer librement, alors qu’il les faisait proprement taire avant.
Que voulez-vous : la tolérance, l’ouverture et la non-discrimination s’étendent de l’extrême gauche jusqu’au centre gauche, et encore. Mais au-delà, il ne faut pas pousser !