Trois artistes contemporains pour une exposition "A fleur de terre", à la chapelle de la Visitation à Brioude

À peine quelques-unes des photos de la Biennale de photographie de Brioude auront-elles quitté les lieux que la chapelle de la Visitation s’ouvrira, ce 26 juillet, à une nouvelle exposition. Pour la troisième année consécutive, et dans la continuité des années précédentes, la ville de Brioude a fait appel à l’artiste Hugues Séguda pour concocter une nouvelle exposition (gratuite) qui exploitera au mieux cet espace rare et précieux. " Comme les années précédentes, il a carte blanche, insiste Cyrille Sarrias, adjoint au maire en charge de la culture. Il a fait le choix des artistes et de la thématique. Et l’idée est de mettre à la disposition des Brivadois et des touristes une autre proposition culturelle pour permettre de s’occuper sur une journée complète. Il y a le Doyenné et la basilique, mais aussi la micro-Folie et les divers ateliers d’arts… "

L’artiste basé à Connangles, qui est donc commissaire d’exposition de la chapelle de la Visitation pour la troisième année consécutive, a choisi le thème " A fleur de terre ", un " sujet constitutif de l’humanité, sa relation symbiotique à la nature ", détaille la présentation de l’exposition.

Depuis le début, il y a trois ans, on traite à chaque fois de l’être humain et de sa place dans la nature. C’est un bon moyen de faire découvrir l’art contemporain aux visiteurs. Je cherche à faciliter cette communion entre les visiteurs et les œuvres. Et pour cela, je recherche des choses assez faciles d’accès sans faire toutefois de concession.

Ils seront donc trois à présenter leurs travaux de ce 26 juillet jusqu’au 25 août, en utilisant pleinement les 250 m2 de la chapelle pour presque 60 m de cimaises. " Cela permet à chacun d’exposer et de bien présenter son travail ", poursuit Hugues Séguda. Il partagera l’espace avec deux créateurs proches de Brioude : Johan Bonnefoy, basé à Saint-Arcons-d’Allier, et Charlotte Rodon, installée à Chamalières (63). Trois professionnels aux techniques différentes mais qui, comme l’explique Stéphanie Dubertret dans l’explication de ce rendez-vous, " s’ouvrent au vivant, mais aussi les un.es aux autres, dans cette même attention au réel, au vibrant. "De gauche à droite : Hugues SEGUDA, Charlotte RODON et Johan BONNEFOY

Et Hugues Seguda d’expliquer à propos de Johan Bonnefoy, ancien élève de l’école supérieure d’art de Clermont : " Il fait des peintures à l’huile, à la fois sur de très grands et de très petits formats. C’est une peinture figurative. [Des paysages recréés à partir d’anciennes photos, NDLR]. Mais ce sont des paysages qui interrogent. Quand on est face à eux, il se passe quelque chose… " Le commissaire explique ensuite le travail de Charlotte Rodon.

Passée par les Beaux-Arts de Caen, elle a d’abord travaillé la photographie documentaire avant de choisir le dessin, où elle allie art et biologie : " Elle s’intéresse beaucoup au sol, aux systèmes racinaires. Elle proposera des encres et des vidéos. C’est une artiste qui travaille souvent avec des scientifiques spécialisés dans la biologie du sol. " Ses grandes toiles, aux techniques mixtes, et ses vidéos plongeront le public dans l’infinie complexité et l’incroyable potentiel esthétique des systèmes racinaires…

Hugues Séguda, quant à lui, installera, en premier lieu, deux volumes : " Un mélange de bois, de mousse et de porcelaine, avec des fleurs en porcelaine où les pistils sont des pattes de chevreuil. La deuxième, mêlant métal, mousse et fleurs permettra aux gens d’aller regarder à l’intérieur… "

Et en plus de ces deux installations, il proposera des xylogravures (bois gravé puis encré avant un passage sur papier), " un travail sur les lichens ", et des gravures. " Il devrait aussi y avoir une œuvre collective ", glisse le commissaire. Quand on l’interroge sur les choix faits pour cette exposition, il explique :

 Je décide d’abord du thème. Pour savoir où l’on va aller. Je vois pas mal d’artistes et d’expositions chaque année. Le challenge est alors de trouver ce qui peut correspondre. Et après, il faut voir si les artistes acceptent de mettre leur ego de côté pour faire quelque chose en commun. Charlotte Rodon et Johan Bonnefoy, je ne les connaissais pas et n’avais jamais travaillé avec eux

Quant à la sélection des œuvres, « elle se fait en commun. On en discute. Et on travaille aussi la scénographie ensemble. Il faut accepter que notre travail mette aussi en valeur celui des autres. »Gravure d'Hugues SEGUDA

En pratique. Exposition proposée à la chapelle de la Visitation, du 26 juillet au 25 août. Elle sera ouverte du lundi au vendredi de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures, puis le week-end de 14 à 18 heures. Entrée gratuite.

Pierre Hébrard