Gabriel, un jeune pêcheur passionné
Ce jour-là, il est accompagné de son grand frère, Quentin. « Rare, lâche ce dernier, parce que la plupart du temps, Gabriel aime bien aller à la pêche seul. Certains jours, il part tôt le matin, avec son casse-croûte, et revient en fin d’après-midi. » Certes, ce dernier n’a pas grand chemin à faire puisqu’il habite dans le Vieux Vichy, à deux pas de l’Allier. Reste que les rives du lac ou le parcours de pêche du Parc Coulon, ce n’est pas à deux pas.
« On peut lui faire confiance »Complice, Gabriel avoue volontiers que c’est toutefois en voulant imiter son aîné qu’il s’est mis à la pêche. Quelques sorties avec lui, celui-ci pêche la carpe, et puis le jeune novice a fait ses armes tout seul. « J’ai lu plein de bouquins sur la pêche, regardé des vidéos sur YouTube, des docus à la télé et puis j’ai fait plein de nœuds avec ma ligne qu’il a fallu démêler. » Bien sûr qu’il a « fallu casser la tirelire, même si papa a mis la main à la poche. Ma première canne à 10 € a vite montré ses limites. » Maman Véronique s’est montrée un peu plus réticente à cette nouvelle passion en multipliant les injonctions de précaution. « Mais Gabriel est très autonome, affirme Quentin. On peut lui faire confiance. » Alors, ce dernier a récupéré le caddy familial afin de charrier tout son matériel. Une fois installé, Gabriel peut rester des heures à pêcher. Sans s’ennuyer. « Il faut constamment observer la rivière. Rechercher où lancer son hameçon. Le poisson bouge. J’ai repéré une zone d’ombre sous un pont. Mais chut ! » Le vocabulaire est celui d’un vieux briscard.
« Bredouille, ça fait partie du jeu »Si on pense l’ennuyer avec le mot bredouille, il sourit Gabriel. « On peut toujours se faire plaisir avec des touches, avec des poissons qui ont mordu mais qui cassent le bas de ligne. Il y a toujours quelque chose à apprendre. Et puis, on est dehors. » Une autre facette de Gabriel. « J’aime la nature. Avec Quentin, nous partons sous la pluie, la nuit, pour de longues balades. On va écouter les bruits, voir les grenouilles. » Gabriel se dit parfois écœuré quand il constate des spots de pêche souillés de détritus. « Les pêcheurs, ça devrait être tous des écolos. »
Mais revenons à nos poissons. Si Gabriel préfère la pêche au leurre et aux carnassiers, il lui arrive de toucher des carpes. Sa banque photos fièrement ouverte sur son portable confirme la prise de beaux spécimens. « Défense de la nature oblige, on relâche bien sûr. » Le silure ? « Un nuisible, je ne crois pas. J’en ai piqué une fois. Ouah, ça doit être formidable d’en sortir un ! »
Lui et sa famille s’apprêtent à déménager à Bellerive. « Ouf, l’Allier ne sera toujours pas loin. Il y aura une piscine. Je pourrais peut-être y mettre quelques poissons, s’amuse-t-il. Plus sérieux, j’aimerai bien avoir une petite mare et l’aménager, l’empoissonner. »
À la rentrée prochaine, Gabriel intégrera le collège du Mayet-de-Montagne. « Il y a une section où l’on fait des sorties nature. » Les poissons du lac Saint-Clément sont prévenus.