La race salers de retour au zénith d'Auvergne pour son national : un record d'animaux inscrits
Après Paris, c’est à Tauves, au cœur du massif du Sancy, que les équipes du Sommet de l’élevage ont débuté la campagne de promotion du prochain Sommet de l’élevage, programmé du 1er au 4 octobre, à Cournon. Les hôtes du jour : Arnaud et Clément Fererol, éleveurs de salers depuis cinq générations.
"Nous sommes à la tête d’un troupeau de 55 vaches salers en système traditionnel, avec la traite des vaches en présence de leur veau. Nous avons 73 hectares, une surface tout à l’herbe, avec que des prairies naturelles", présente le père, Arnaud.
Passion pour la salers et la salers traiteCes 55 vaches sont toutes inscrites au herd-book. Elles produisent en moyenne 3.100 litres de lait. "On élève toutes les génisses jusqu’à 30 mois. La génisse salers traite est très recherchée. C’est la seule race allaitante ou presque qui peut maintenir une réserve laitière que beaucoup de races n’ont plus", abonde-t-il.
Le lait de l’exploitation, soit près de 110.000 litres par an, part directement chez la Société fromagère du Livradois pour la fabrication de saint-nectaire. Cela va toutefois changer puisque Clément va s’installer auprès de son père. Et à 19 ans, il prévoit d’ajouter la fabrication et l’affinage de salers tradition à l’arc de l’exploitation.
Aller jusqu'au bout de la production"J’ai une passion pour la race salers et la salers traite. J’ai connu la transformation via un stage. Je souhaite aller au bout de la production avec la transformation fromagère. Un produit comme le salers tradition est très valorisant", dit Clément, qui ira se former à Aurillac dans les prochains mois.
"Le but n’est pas de grossir notre troupeau mais bien d’aller jusqu’au bout de notre production", ajoute son père, Arnaud.
National de CournonAvant cela, le binôme participera au Sommet de l’élevage de Cournon où il amènera neuf animaux, dont Ogive, 6 ans, qui a fini deuxième de sa catégorie au Salon de l’agriculture de Paris 2023. Cette année en effet, la race salers tient son concours national au zénith d’Auvergne. 670 bêtes, représentant la crème de la crème de la race, ont été inscrites pour 384 places. "121 élevages seront présents, soit 30 % environ de l’effectif en termes d’élevages inscrits au Herd book", se félicite Frédéric Canal, son président.
La race compte 210.000 animaux répartis sur la France entière.
"Elle est aussi présente sur les cinq continents, enchaîne Frédéric Canal. C’est la race rustique par excellence, née dans le Massif Central, dans le canton de Salers dans le Cantal. Par rapport à la durabilité, elle coche toutes les cases. C’est une race qui convient parfaitement à l’agriculture qui arrivera dans les trente ou cinquante années."
La salers est en effet autonome et sait se débrouiller seule de la naissance de son veau jusqu’à son sevrage, avec en plus 98 % de vêlages faciles. Concours de jeune meneur
Autre argument de taille, la race ne va pas en concurrence avec l’alimentation humaine, ou très peu, à l’heure où les surfaces agricoles se réduisent. À Cournon, tous les systèmes classiques seront représentés, avec du broutard qui part en Italie, du jeune bovin, du taurillon et même des animaux porteurs du gène noir. Dix animaux label seront également présents.
Point d'orgue le jeudi"Le concours se tiendra sur quatre demi-journées du mardi au vendredi, avec le gros moment, les championnats mâle et femelle, le jeudi. Vingt prix d’honneur seront inscrits", ajoute Gilles Lafon, éleveur et vice-président du Herb book en charge des concours. Une vente aux enchères clôturera ces quatre jours, le vendredi.
Premier concours de jeune meneurFierté de l’organisme de sélection, de nouveaux éleveurs arrivent et beaucoup de jeunes. Pour la première fois, un concours de jeune meneur sera organisé à Cournon afin d’encourager les moins de 14 ans à conduire un animal, de moins de dix mois. "Après s’être entraînés cet été, ils présenteront leurs animaux au Sommet", dit Gilles Lafon.
Gaëlle Chazal