"Notre score est insuffisant" : ce que va changer la décision de la Haute autorité de santé pour l'hôpital de Craponne

La Haute autorité de santé a prononcé la non-certification du service de médecine du centre hospitalier du Pays de Craponne-sur-Arzon. Une décision sans conséquence pour l’accueil médical, mais le CHPCA va devoir trouver des axes d’amélioration pour rentrer dans les critères exigés par l’autorité publique.

La nouvelle est tombée en début de semaine. En février dernier, deux experts mandatés par la Haute autorité de santé (HAS) ont visité l’hôpital de proximité de Craponne-sur-Arzon afin d’auditer son service de médecine. Et le rapport rendu par les deux experts est passé en commission.

« Pour le CHPCA, c’est une décision de non-certification qui vient d’être prononcée », indique le collège de certification de la HAS. Par conséquent, le service de médecine et ses 21 lits devront de nouveau faire l’objet d’un audit dans un délai de deux ans.Cette non-certification signifie que le centre hospitalier n’a pas réuni assez de garanties pour rentrer dans les critères de la HAS. Mais cette décision n’entraîne pas de fermeture de service ou de suspension d’activité. Elle a surtout un rôle d’alerte. La certification est une procédure d’évaluation obligatoire effectuée tous les quatre ans et qui évalue « le niveau de qualité et de sécurité des soins ». Il existe quatre différents niveaux : « Haute qualité des soins », « Qualité des soins confirmée », « Qualité des soins à améliorer » et « Qualité des soins insuffisantes ». Le CHPCA entre dans cette dernière catégorie. Cette décision de non-certification concerne plusieurs éléments selon le rapport. « Les conditions de prescription dans le cadre de la prise en charge de la douleur doivent être améliorées ; la formalisation d’un projet de soins pour tous les patients doit être systématique ; la traçabilité des médicaments à risques doit être revue ; l’implication des professionnels dans la mise en œuvre sur le terrain de la politique qualité doit être poursuivie ; le processus relatif à la transfusion sanguine doit être révisé. »

Pour de nombreux autres critères, le site craponnais obtient un score de 100 %. Mais son évaluation globale atteint 75,17 %. Une notation trop basse qui explique cette non-certification. « Certains points n’ont pas correspondu aux attentes de la HAS. Notre score est insuffisant. Ce n’était pas le résultat espéré, mais cette nouvelle va nous permettre de rebondir. Nous avons maintenant deux ans devant nous. Cela va remobiliser le service de médecine et l’ensemble de l’établissement. C’est une bonne occasion pour redynamiser toutes les équipes dans un nouveau projet », réagit Léa Hautier, directrice de l’hôpital de Craponne.Dès que la décision a été notifiée au CHPCA, un plan d’actions a été défini. « Nous travaillons déjà à l’amélioration de tous les critères non atteints. Tous les cadres de l’établissement sont mobilisés pour mettre en place des solutions. C’est un travail d’équipe et tout le monde sera concerné pour assurer une démarche qualité solide et la garantie de la sécurité des soins selon les exigences de la HAS. »À noter que cette non-certification ne concerne que l’hôpital de proximité. L’Ehpad et ses 132 lits font l’objet d’une autre procédure d’évaluation. « L’audit est d’ailleurs prévu en 2027. Cela va nous permettre de mettre en place une dynamique commune », annonce Léa Hautier.

Nathan Marliac