Il fait fuiter une photo d'un dossier d'instruction : 500 euros d'amende avec sursis pour un habitant de Moulins
En marge de l’affaire de viol présumé, survenu à la piscine de Moulins en octobre dernier, une seconde affaire était jugée au tribunal correctionnel de Moulins, mercredi 3 juillet.
Alors que la première est toujours en cours d’instruction, le frère de l’homme accusé du crime comparaissait à la barre, pour un délit.
Photo « volée », dans le bureau d’un avocatDans le cabinet de l’avocat de son frère, il a profité d’avoir le dossier d’instruction sous la main pour prendre des photos. Sur elles, apparaît la victime du viol présumé, un adolescent, âgée de 14 ans.
Lors de ses auditions, le quadragénaire avait expliqué aux enquêteurs qu’il prenait beaucoup de photos dans sa vie, « pour se souvenir ». C’est la même version qu’il présentait devant le tribunal de Moulins. En l’occurrence, il voulait se souvenir du visage du jeune homme, car il a « peur de croiser le jeune homme en ville ». Ressemblant à son frère, il ne voulait pas effrayer l’ado et sa famille. Problème, la photo s’est retrouvée sur les téléphones d’autres personnes interrogées dans le cadre de l’instruction du viol. Toujours dans ses auditions, le prévenu a admis avoir partagé le cliché à sa meilleure amie, pour avoir son avis sur l’apparence physique de l’adolescent : confirmer « qu’il ne fait pas si jeune que ça ». Au tribunal, l’homme assure qu’il ne connaissait pas le principe du secret de l’instruction, qui interdit de faire fuiter des éléments d’investigation.
« Il voulait rallier le plus de monde possible à la cause de son frère »« Je regrette, c’était une erreur », admet-il à l’audience. Sauf que si la photo s’est retrouvée sur autant de téléphones portables, c’est parce que le prévenu l’aurait partagée « en public », sur le réseau Snapchat, et « pas seulement en message privé à son amie ». C’est l’avis du procureur de la République : « Il voulait tout simplement rallier le plus de monde possible à la cause de son frère ».Après en avoir délibéré, le tribunal l’a déclaré coupable et l’a condamné à une peine d’amende de 500 euros avec sursis.
Emeric Enaud