"Le site de Longayroux sera notre dernier grand projet touristique en Pays de Salers"
« Franchement, j’en ai ras le bol de cette histoire. Cela s’adressait à mon prédécesseur, mais c’est moi qui dois gérer ». Quand cela s’avère nécessaire, le président de la communauté de communes du Pays de Salers, Pierre Mennesson, laisse s’exprimer une pointe de colère. Et ce dossier, qui intervient depuis maintenant plus d’un an dans les délibérations du Pays de Salers, ennuie particulièrement le maire du Fau, qui n’a d’autres choix que d’assumer les conséquences de décisions prises en d’autres temps par d’autres élus.
Petit rappel des faits : en 2018, le Pays de Salers, alors présidé par Bruno Faure aujourd’hui président du Conseil départemental, réalise le transfert de compétence “Assainissement collectif”. Le 11 avril 2019, le conseil communautaire valide le montant des attributions de compensation versées. Au printemps 2023, un collectif d’élus et de citoyens entame une action en justice pour contester la décision du 11 avril. Dans son jugement du 12 mai 2023, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a annulé la délibération du 11 avril 2019. Dans la foulée, Pierre Mennesson, président du Pays de Salers, décidait de faire appel de cette décision du tribunal administratif « pour gagner du temps », expliquait-il à l’époque.
La Cour d’appel de Lyon a rendu sa décision en date du 11 juillet dernier et considère que « la procédure d’adoption de la délibération est bien irrégulière ». Mais que « rien ne fait obstacle à ce que les communes participent au coût du service supporté par la communauté de communes ». Dès lors, une médiation entre les parties est envisagée, pour un coût estimé à environ 6.000 €. Christian Fournier, maire de Saint-Martin-Valmeroux, qui fait partie des requérants : « Nous n’avions pas d’autres solutions que de porter cette affaire devant le tribunal administratif. Il faut maintenant arriver à sortir de cette situation. Il faut revenir à la notion de service public ». Le directeur devait apporter cette précision : « Une médiation, ce n’est pas une négociation. Le médiateur écoute les parties et dit le droit ».
Nous n’allons pas engager des travaux à la maison d'artisanat d'art de Tournemire. Pour nous, la meilleure solution, c’est de vendre cette bâtisse. Cela fera un peu de trésorerie...
Petite enfance. « Nous préparons l’avenir. Les micro-crèches vont voir le jour et nous aurons besoin de personnels ». L’association Familles rurales ayant fait savoir qu’elle ne souhaitait plus assurer le Relais petite enfance, c’est le Pays de Salers qui va prendre en charge ce service. Il y a donc transfert de personnel et de matériel. D’où l’obligation de créer un poste d’éducatrice. « Cette éducatrice pourrait devenir par la suite directrice du service des micro-crèches », expliquait Pierre Mennesson.Bafa. « Nous avons pris cette compétence, le service enfance-jeunesse, en 2023. Mais nous avons un problème de recrutement pour encadrer les enfants ». L’idée est donc d’accompagner financièrement les candidats pour obtenir le Bafa, diplôme indispensable pour qui veut travailler avec les enfants dans les centres de loisirs. « Passer le Bafa coûte environ 900 €. Nous allons prendre environ 500 € à notre charge. Mais il y aura deux conditions : les candidats devront habiter l’une des 27 communes du territoire et s’engager à travailler pour nous durant un temps à déterminer », expliquait Pierre Mennesson. Une enveloppe de 5.000 € par an est allouée à cette opération.
Site de Longayroux. « Il faut que nous allions au bout de ce projet qui sera certainement le dernier grand projet touristique du Pays de Salers », indiquait Pierre Mennesson. Le directeur Lionel Bourgeois présentait le plan de financement prévu. Au total, pour la base nautique et la réfection du camping, le coût total serait de 8,6 millions d’euros. « Nous allons essayer de faire un maximum d’économies ». Les subventions attendues sont de 3,5 millions d’euros soit environ 40 %. Le reste sera financé par un emprunt de 2,6 millions d’euros. Un premier emprunt de 900.000 euros ayant déjà été souscrit. « Cela reste une opération très onéreuse », expliquait de son côté le maire de Saint-Martin-Valmeroux, Christian Fournier.
Assainissement. Plusieurs dossiers ont été abordés. Au Fau, pour le hameau de La Bastide, il s’agit du renouvellement du réseau séparatif et la création d’une station de traitement pour un montant de 188.000 € HT. Au Vaulmier, la création d’une station de traitement pour le bourg et la réhabilitation des réseaux du bourg et du hameau de La Maréthie. Enfin, à Saint-Bonnet-de-Salers, le point concernait l’acquisition d’un terrain pour la création future d’une station d’épuration domestique. La parcelle d’environ 6.000 m² sera donc acquise pour un montant de 3.000 €.
Maison d’art à histoires. L’occupante de la maison d’artisanat d'art de Tournemire a fait part de problème récurrent de mauvaises odeurs et de remontées d’eaux grises. « Il y a eu clairement des problèmes de réalisation lors des travaux d’aménagement », soulignait le président. Un accord a été trouvé avec la locataire.
Bruno-Serge Leroy
Opti'soins. Mis en place par le CHU de Clermont-Ferrand, le dispositif, porté par le réseau de santé en périnatalité d’Auvergne, à destination des femmes enceintes en milieu rural s’est arrêté brutalement « faute de financement. C’est ce qu’indique un courrier que nous avons reçu. Je trouve scandaleux que des projets soient mis en place sans garantie de financements. Je vais écrire un courrier pour exprimer mon désaccord. Il ne faut pas laisser des femmes enceintes sur le bord de la route », a expliqué Pierre Mennesson.