Félicien Brut, l'enfant du Sancy, a illuminé la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris
Un ange passe… La cérémonie des Jeux olympiques vient de débuter. Derrière l’écran de fumée tricolore qui se dissipe depuis le pont d’Austerlitz, un jeune homme ailé apparaît. Accordéon en mains. Et lorsque le plan se resserre sur son visage, c’est toute l’Auvergne qui s’enflamme en découvrant Félicien Brut, l’enfant du pays, champion du monde d’accordéon et fierté locale.
Et lorsqu’il a découvert sa photo dans le New York Times hier matin, le musicien a réalisé ce qu’il venait d’accomplir. « C’est incroyable. J’ai reçu des messages du Liban, des États-Unis, du Mexique, du Japon où j’ai donné des concerts. » Et puis, il y a eu ce sms de Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie, quelques minutes avant qu’il n’enjambe le Pont d’Austerlitz pour se mettre en place. « Il m’a dit : profite, petit accordéoniste ailé… J’ai adoré sa bienveillance. »
Des bals musette du Sancy à Lady GagaEt à l’évocation de l’immense chance d’avoir été choisi comme le tout premier personnage de cette cérémonie, Félicien sourit, les larmes au bord des yeux. « On a beaucoup échangé avec Thomas Jolly. Il voulait que j’incarne le génie de la Bastille tout seul sur un pont. Il a réussi ce pari incroyable de ramener l’accordéon et son image parfois désuète dans une cérémonie moderne et ouverte sur le monde. »
J’ai eu un vertige fou. C’était l’enfer. Un cordiste me tenait par un câble. J’avais tellement peur qu’au moment de passer mes jambes par-dessus le parapet, il a passé sa main à la ceinture de mon pantalon pour me conforter. »
Le saut dans le vide comme il l’appelle, le décompte à l’oreillette et la vision de Lady Gaga de l’autre côté de la berge tournent en boucle dans la tête de l’Auvergnat. « Émotionnellement, c’est inimaginable. Pour moi qui ai débuté dans les salles des fêtes des bals musettes auvergnats, imaginer qu’un jour je me trouve avec Lady Gaga, Céline Dion et Zinédine Zidane c’est irréel. »
Touchant et adepte d’autodérision, Félicien a eu une pensée pour ses profs d’EPS. « Ils ont dû faire un malaise en me voyant. Je pense avoir été le pire élève de leur carrière… », conclut le musicien dans un éclat de rire. Carole Eon