Le triathlon devrait bien pouvoir se tenir cette semaine dans la Seine, selon Tony Estanguet
La qualité de l'eau de la Seine, la chaleur des prochains jours, l'ambiance sur les sites, l'engouement du public... : Tony Estanguet, le président du Comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, fait le point. Avec le sourire.
Dans quel état d'esprit vous sentez vous ?
"C'est magique. cela fait du bien et on est ravi de voir ce début des Jeux. On a beaucoup travaillé pour que la magie olympique opère. C'est bien de voir des athlètes qui ont le sourire, qui gagnent des médailles, des fans du monde entier, des stades pleins, des sites presque plus beaux en vrai que ce qu'on avait imaginé et travaillé. Pour l'instant, c'est très porteur. On sent une énergie très forte qui est en train de monter et puis des athlètes qui nous régalent. C'est assez incroyable".
Vous prenez le temps de regarder aussi ?
"J'étais au VTT pour la victoire de Pauline et samedi au Stade de France pour le rugby à 7. J'ai eu la chance de voir ces deux médailles d'or. Encore une fois, c'est une émotion très forte pour nous. On a vraiment l'impression que les gens sont heureux d'être là et vivent un grand moment. On y croit depuis longtemps, on sait qu'il y a une histoire particulière entre la France et les Jeux. Cette histoire s'écrit devant nous et elle est belle".
"J'espérais cet engouement"En parlant d'ambiance, le Club France était en folie pour le rugby à 7.
"Quelle équipe et comment ne pas fêter ces joueurs aussi dignement. Je suis assez impressionné, le public français met le feu sur tous les sites. On est tellement fier d'être Français en ce moment, quand on voit la ferveur, l'énergie donnée aux athlètes et des sportifs qui nous régalent aussi. Cette alchimie, cette rencontre, ce mariage entre les émotions du sport, les athlètes et leurs fans fait du bien. C'est rare et précieux. On le voit en vrai en ce moment. Pourvu que cela dure. J'espérais cet engouement et c'est une satisfaction de voir des gens ravis de vivre ces JO. Il y a plein de défis partout et tous les jours, mais les équipes de Paris 2024 arrivent à gérer".
Dans le genre défi, la natation du triathlon dans la Seine pourra être maintenue ?
"Oui, on travaille bien évidemment pour que ce soit maintenu, pour que ce triathlon puisse se dérouler dans la Seine. Cela fait des années qu'on y travaille, on a été audacieux là aussi et globalement cela se présente plutôt bien. La météo semble de la partie cette semaine et on a jusqu'à vendredi pour organiser le triathlon. Tous les experts de la Fédération internationale sont plutôt très confiants. On reste très vigilant bien sûr. L'eau de la Seine est contrôlée deux fois par jour par deux laboratoires différents pour vraiment ne faire prendre aucun risque aux athlètes. Aujourd'hui, il y a plutôt de la sérénité et de la confiance. Le triathlon devrait bien pouvoir se tenir cette semaine dans la Seine".
"On saura s'adapter et maintenir nos compétitions"Après la pluie, on annonce de grosses chaleurs ces prochains jours. Le site des Invalides n'est pas couvert. Avez-vous prévu quelque chose pour le public ?
"On travaille maintenant depuis des années pour prévoir les différentes situations qui pourraient se présenter. On a eu énormément de pluie pour la cérémonie d'ouverture et les premières compétitions, mais on a su s'adapter et maintenir. On saura également s'adapter s'il y a des températures très hautes qui doivent arriver. Cela fait partie de nos différentes options de travail. On saura s'adapter et maintenir nos compétitions".
Vous avez une idée de l'affluence sur les sites olympiques ?
"Samedi, on avait 700.000 spectateurs et je crois que c'est idem ce dimanche. Ce sont des grosses journées avec des sites en très grande partie pleins, avec une belle ambiance. C'est une émotion particulière. Un Stade de France plein à craquer pour du rugby à 7, on ne l'avait jamais fait. C'est une première en France et une belle réussite. Les Français se mobilisent et mettent une super ambiance. C'est un rendez-vous avec notre histoire, cent ans qu'on attend. Notre génération ne revivra peut-être jamais les Jeux d'été en France. Le public en a conscience et veut vivre ce moment à fond. On a la chance d'avoir une génération très talentueuse. C'est magique. A nous, supporters français, de leur témoigner notre amour pour eux et leur envoyer notre énergie. Les Français s'autorisent à profiter des Jeux et on a bien travaillé pour".
Propos recueillis par Jean-François Nunez