Pour Blinken, la Mongolie est un "partenaire central" des Etats-Unis
En toile de fond de ce long périple asiatique, qui l'aura conduit au Laos, au Vietnam, au Japon, aux Philippines et à Singapour : contrer l'influence de Pékin, même si Washington assure ne pas mener une politique d'endiguement de la Chine.
Au cours d'un entretien dans la capitale laotienne Vientiane en fin de semaine dernière, M. Blinken avait mis en garde à ce sujet son homologue chinois Wang Yi au cours d'échanges jugés "francs et productifs" par le gouvernement américain.
A Tokyo et à Manille, le secrétaire d'Etat et le ministre américain de la Défense Lloyd Austin ont annoncé un resserrement des relations militaires et de défense avec respectivement le Japon et les Philippines, face aux "provocations" chinoises, en mer de Chine méridionale notamment.
Mais, a assuré M. Blinken pendant une conférence de presse jeudi dans la capitale mongole Oulan-Bator, "ceci n'est pas dirigé contre un pays en particulier".
"Nous nous concentrons sur une vision affirmative commune pour la région, non pas à propos de la Chine mais à propos des nombreux pays avec lesquels nous travaillons et qui ont cette vision commune (...) d'une région Indo-Pacifique libre et prospère", a-t-il ajouté.
Il s'agit là de l'expression consacrée aux Etats-Unis pour désigner une zone Asie-Pacifique qui soit exempte d'influences, une manière voilée de critiquer la Chine et ses ambitions économiques, territoriales et stratégiques dans la région.
Centres de langue
La Mongolie, justement, est située en Asie de l'Est entre la Russie et la Chine et dispose d'un vaste territoire (trois fois la France métropolitaine), qui n'abrite toutefois que 3,4 millions d'habitants.
Les Etats-Unis entendent y cultiver des liens de plus en plus étroits, notamment les échanges de "peuple à peuple" et entretiennent avec la Mongolie un "dialogue stratégique global".
La ministre mongole des Affaires étrangères, Batmunkh Battsetseg, se trouvait d'ailleurs à Washington la semaine dernière pour rencontrer M. Blinken et lancer ce "dialogue stratégique".
"La Mongolie est un partenaire central dans cette région", a déclaré jeudi M. Blinken aux côtés de son homologue mongole. "On voit ce partenariat avancer tous les jours", a-t-il ajouté, citant les échanges économiques et culturels.
Le chef de la diplomatie américaine s'est également entretenu avec le président Ukhnaa Khurelsukh et le Premier ministre Luvsannamsrain Oyun-Erdene, dont le parti, le Parti du peuple mongol (PPM), a tout juste conservé la majorité absolue au Parlement à l'issue des élections législatives en juin.
Il s'agit pour les Etats-Unis d'accroître leur influence en Mongolie et les deux pays ont annoncé jeudi la mise en place de centres de formation et d'apprentissage de l'anglais dans la capitale mongole.