Pourquoi Plume et plomb met-il les voiles loin de Moulins ?
L’artiste moulinois Plume et plomb, sollicité ces dernières années notamment pour décorer les vitrines des commerces de Moulins, mais aussi de très nombreux murs dans les communes de l’arrondissement, annonce qu’il part pour de nouvelles aventures.
Pendant presque un an, il quitte l’Allier physiquement (mais pensera évidemment toujours à nous) pour faire un tour du monde version street art (et en amoureux).« Si possible, sans trop le provoquer, j’aimerais partir à la rencontre des street artistes de tous les pays que je vais traverser, pour essayer de faire une sorte de “capture” de différents styles artistiques, dans différentes cultures, avant que la mondialisation n’uniformise tout ».Ah bon, mais ce n’est pas déjà fait ? L’artiste, qui a l’habitude de voyager, affirme que non : « Il y a encore plein de choses à découvrir très spécifiques, je l’avais notamment vu en Indonésie. Ou en Chine : des gens qui, sur des pavés qui ressemblent à ceux qui sont devant l’hôtel de ville de Moulins, peignent avec de l’eau. Ils écrivent et dessinent, juste au pinceau et à l’eau et 5 minutes après, ce n’est plus là. C’est comme un exercice méditatif ou de taï-chi. Je trouve ça très beau ».
Comment habiter et habiller la rue ?« Globalement, je dois dire que dans beaucoup de cultures du monde, et c’est dommage que ce ne soit pas le cas en France, la rue est beaucoup plus investie. Par l’art, mais pas uniquement. On sous-exploite ce lieu de vie ensemble. Dans beaucoup d’autres pays, on y joue davantage, on y mange davantage, on coupe les cheveux, on y danse on y fait du sport, des enfants aux anciens ».Plume et plomb, vous l’avez compris, n’est pas juste un artiste qui dessine de très beaux oiseaux sur les façades de maisons/garages/autres, d’amateurs qui lui passent commande.Il est aussi féru d’urbanisme et d’architecture. Et avec tout ça, surtout la façon dont on habite (et on habille) la ville, nous les humains. Il est donc recommandé à tous les curieux de suivre les pérégrinations du bonhomme via son compte Instagram @plume.et.plomb.Le baroudeur a promis d’envoyer régulièrement des nouvelles : « Vous ne verrez pas mes doigts de pied en éventail dans du sable. Mais de l’art, de l’urbanisme et de l’architecture ».Photo d'archives
Son périple doit l’emmener jusqu’au Canada, en passant par la Grèce, la Chine, le Laos, le Cambodge, la Malaisie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Argentine, le Panama, les États-Unis (non exhaustif). À peu près dix-huit pays, en évitant notamment ceux qui sont « géopolitiquement compliqués » et en privilégiant ceux qu’il n’a pas encore découverts.
Cela ne l’empêche pas d’avoir toujours des idées pour Moulins, notamment habiller « la tour Eiffel » de la rue d’Allier (l’expression n’est pas de lui, elle désigne les étais de l’immeuble du n°24). Il rêverait d’y installer un « grand lapin vert » en hommage à un célèbre et (inconoclaste) guide Moulinois.
Plume et plomb a également lancé cet été une pétition sur change.org pour que le mur à côté du skatepark puisse « redevenir un lieu d’expression officiel pour les artistes. Ça va forcément le devenir officieusement. Autant faire les choses sereinement et légalement ».
Mathilde Duchatelle