CampaTilia à Diou, une pause sérénité dans un éco-camping qui vient d'éclore

Grands arbres, calme, sérénité et rires d’enfants.

Le tout jeune CampaTilia (le camping des tilleuls) à Diou propose une halte en dehors du tumulte, à 300 mètres de la Voie verte, des bords de Loire et à quelques kilomètres du parc d’attractions Le PAL, de la base de canoë de Saint-Aubin-sur-Loire et du plan d’eau de Pierrefitte.

A l'entrée. Photo Corentin Garault 

Sur place, des emplacements pour les tentes, de la place pour les vans et une tente en toile coton de 5 mètres de diamètre à louer. Une « alternative au bivouac sauvage », d’une capacité de « vingt personnes », résument Jade Masson et Vincent Vidal, jeune couple à l’origine de l’ouverture du site.La tente en toile coton. Photo Corentin Garault.

Précisons : réouverture. Car le domaine a une histoire : « C’était le camping des œuvres sociales d’EDF », raconte Vincent, qui a grandi juste derrière. « Quand j’étais petit, c’était un camp d’été arboré avec des tentes semi-rigides. Il y avait beaucoup de spectacles et les voisins, dont nous, étaient invités. Puis le terrain a été abandonné, devenant une friche totale. Mes parents l’ont racheté en 2012-2013. Nous avons pensé qu’on pourrait y recréer une petite activité de mai à fin octobre ».Un âne, des moutons et des chèvres ont ramené le site « à l’état de prairie », sous de grands arbres auxquels accrocher hamac, slackline et balançoire. L’électricité est à refaire et les sanitaires sont à revisiter.Un beau potentiel, non ?La famille de CampaTilia. Photo Corentin Garault

C’est ce que s’est dit le jeune couple, en revenant tout juste d’un périple de quelques mois, avec leur aîné et le deuxième en route :

On était partis limite pour ne pas revenir. Voyager, aller loin. Et puis on s’est dit plusieurs choses. D’abord que le tourisme a un impact sur l’environnement. Et puis on fantasme beaucoup “l’ailleurs” alors que l’environnement proche peut être formidable. En l’occurrence, il est méconnu alors qu’il est riche en activités nature notamment. On cherchait un projet familial qui ait du sens, proposer une alternative durable.

C’est un projet « qui progresse petit à petit », grâce aux compétences – éducation, jeunesse, animation, environnement, géographie – de l’un et de l’autre et quelques appels en plus : l’atelier Ymago de l’hôpital psy d’Yzeure leur construit une très belle cabine de toilettes sèches. Ils aménagent une douche d’été avec eau chaude et mettent aux normes l’électricité.Les toilettes sèches. Photo Corentin Garault

Jade et Vincent replantent également des haies favorables à la biodiversité et quand il faut tondre, c’est de manière raisonnée. L’artiste moulinois Plume et plomb peint les containers qui accueilleront les sanitaires rénovés, dont un bloc qui sera destiné aux groupes. Dans les cartons, l’envie de créer une terrasse pour manger ensemble, une cuisine collective, avec frigo et machine à laver, ainsi qu’une ludothèque et une bibliothèque. Il y a encore beaucoup de travail : « C’est pourquoi nous sommes à prix libre. Chacun donne ce qu’il veut. C’est l’occasion d’échanger sur notre projet ».Fresque de Plume et plomb. Photo Corentin Garault

Le camping vit aussi au rythme des animaux : poneys, chevaux, âne, lapins, poules (dans l’ancienne structure de la piscine d’EDF). A eux seuls une animation : qui pour nourrir les poules, pour amener les poneys au pré, pour caresser lapinette qui s’en va souvent gambader ? Les enfants ont la possibilité de rencontrer tous ces habitants chaque matin et ils adorent.Lapinette. Photo Corentin Garault

CampaTilia a aussi pour ambition de devenir un « lieu d’activités », point de départ à la découverte du patrimoine naturel des bords de Loire. Il accueille aussi des concerts et du théâtre.Toby et Rowena, venus en van aménagé d’Angleterre sont ravis :

On apprécie les choses simples et tranquilles, pour se ressourcer. On a peu de besoins… à part la sérénité ! On pose le van, qui est équipé de panneaux photovoltaïques et on va se balader à vélo ou à pied pour voir le pays. Nous sommes également sensibles au côté écologique, le compost, les toilettes sèches, la sobriété, tout ça marche avec nous.

Toby et Rowena, venus d'Angleterre, adeptes des lieux inspirants et ressourçants. Photo Corentin GaraultToby et Rowena ne sont pas les seuls à aimer : « On a clairement un public pour ce genre de lieu, on a pu le constater cette année et ça nous fait très plaisir », relève Jade. « Ils aiment le calme, la biodiversité, venir avec leurs enfants, les poneys. On a des cyclotouristes qui arrivent de la voie verte, des gens qui viennent au PAL et les animaux sont clairement un “plus”. On a aussi du monde via l’autoroute. On est une étape entre les vacances et la maison ».

Mathilde Duchatelle