A Riom, des historiens lancent un appel pour identifier ces Résistants sur ces clichés très connus
Ces photos ont été maintes fois publiées dans des livres traitant de la Résistance en Auvergne, dans le Puy-de-Dôme ou à Riom. Elles représentent des groupes d’hommes à l’allure plus ou moins martiale. Certains sont armés. Ce sont les Résistants du Corps Franc de Riom. Ces clichés en noir et blanc sont très connus. Et, pourtant, ils demeurent très mystérieux : les historiens n’arrivent pas à mettre des noms sur les visages qui y figurent. A l’occasion du 80e anniversaire de la Libération de Riom, c’est un manque que des historiens locaux souhaitent combler.
Afin de mieux comprendre ces groupes de personnes ainsi immortalisés, un groupe informel d’historiens lance un appel aux familles, aux historiens, aux collectionneurs et à toute personne susceptible de les aider : ils souhaitent identifier ces Résistants. Ils recherchent aussi des témoignages et photographies des Riomois arrêtés, en particulier lors de la rafle de février 1944, déportés et/ou fusillés.
Photos prises après guerre"Ces photos sont typiquement des reconstitutions faites après la Libération de Riom. On n’imagine pas les Résistants se prendre en photo quand les Allemands sont encore présents", souligne Françoise Fernandez, l’une des historiennes impliquées dans ces recherches. L’un des hommes de ces photos peut être reconnu sans erreur. Moustache épaisse, grosses lunettes, front large : il s’agit du commandant Soleilhavoup. Les autres ? "Je ne sais pas", admet Françoise Fernandez.
Le réseau, implanté sur les hauteurs d’Enval, entre La Pradelle et Paugnat, a compté jusqu’à 270 hommes.
Sur ces photos, il n’y a pas de jeunes. Les visages sont ceux d’hommes aguerris, expérimentés. Ce sont sans doute les cadres du mouvement. Chacun de ces visages témoigne d’un destin au cours de ces années pour le moins tourmentées. Jacques Groslier, dit "Grosjean", y figure-t-il ? "J’aimerai bien avoir son portrait, parce qu’on a son témoignage sur la libération de la maison d’arrêt et que c’est passionnant", glisse Franceçoise Fernandez ? Henri Goudier, connu sous le nom de "Germain" parmi ses camarades, était-il présent lorsque ces photos ont été prises ? La réponse à cette question permettrait de dater plus précisément les clichés.
Appel à témoins : Vous connaissez les noms de certains de ces Résistants ? Vous pouvez contacter Geoffrey Neyrat, directeur de cabinet à la Ville de Riom, par mail à g.neyrat@ville-riom.fr ou Françoise Fernandez, historienne, à f.fernandez7@orange.fr.
Jusqu’à 270 hommesLe corps franc de Riom, élément du Mouvement uni de la résistance (MUR), s’est constitué au début du mois de juin 1944, dans la foulée de la liquidation des maquis du Mont Mouchet et de la Truyère par les Allemands. Ce réseau, implanté sur les hauteurs d’Enval, entre La Pradelle et Paugnat, a compté jusqu’à 270 hommes.
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Entre autres actions, ils ont participé au raid sur la maison d’arrêt de Riom le 13 août 1944, qui a débouché sur la libération de plusieurs dizaines de prisonniers ou à l’attaque de la garnison allemande à Châtel-Guyon, menée pour récupérer des armes et du matériel.
Après la Libération, les MUR et les FTP (Francs tireurs et partisans) se sont unis pour constituer un groupe FFI (Force Françaises de l’intérieur), dont le patron était Emile Coulaudon.
Jean-Baptiste Ledys