21 poulets par m2 : La préfectorale de la Drôme autorise un projet de "mégapoulailler" très contesté
La préfecture de la Drôme a annoncé mercredi 7 août avoir donné son aval à un projet de poulailler géant, malgré l'opposition de riverains et de défenseurs de l'environnement qui ont l'intention de faire appel.
L'arrêté environnemental autorise l'agrandissement d'un élevage de poulets situé à Peyrins, village de 2.700 habitants à six kilomètres au nord de Romans-sur-Isère. Le projet prévoit de porter la capacité de l'exploitation d'environ 30.000 à 142.800 volatiles. Des "prescriptions particulières", inspirées des réserves exprimées par les opposants au projet lors des débats précédant cette décision, ont toutefois été retenues, a souligné la préfecture dans un communiqué. L'arrêté d'autorisation, consulté par l'AFP, mentionne notamment un encadrement strict de l'usage de l'eau, l'interdiction de construire à moins de 100 m de toute habitation et impose un seuil aux émissions sonores.
Malgré tout, le maire de Peyrins, qui s'oppose depuis le début à ce projet, s'est dit "très déçu" par cette décision. "C'est aberrant (...). On va étudier ce que l'on peut faire", a déclaré à l'AFP Philippe Barneron, qui craint entre autres de futurs "rejets d'eaux usées" dans une rivière près du village. Par anticipation, il a pris en juillet deux arrêtés "de refus d'autorisation de construction" pour les nouveaux bâtiments.
21 poulets par m2Parmi les associations également contre le projet, L214 "déposera un recours devant le tribunal administratif de Grenoble dans le délai de deux mois que permet la loi", a annoncé à l'AFP une de ses porte-paroles. Ce "mégapoulaillers", porté avec l'entreprise Duc, géant du poulet industriel, est "une aberration pour les animaux", a estimé l'association animaliste dans un communiqué. La densité moyenne sera de 21 poulets par m2, sans accès extérieur, selon un avis de la mission régionale d'autorité environnementale. Seules 7% des exploitations avicoles ont une capacité supérieure à 50.000 têtes, selon des données du ministère de l'Agriculture.
Le projet de Peyrins est toutefois "dans une taille bien inférieure à la moyenne européenne et encore plus à la moyenne mondiale", selon Yann Nédélec, directeur de l'interprofession de la volaille Anvol. Sachant qu'un poulet consommé en France sur deux est importé et que cette proportion augmente, "on voit ce type de projets d'un bon œil", a-t-il ajouté lors d'un échange avec l'AFP.
Avec AFP