JO Paris 2024 - "Pas la meilleure version de moi" : le seum de Sasha Zhoya après son élimination en demi-finale du 110 m haies
Pas assez de courses pour bien se préparer, trop de fautes pour performer. Sasha Zhoya a manqué sa demi-finale olympique du 110 m haies, ce mercredi 7 août, au Stade de France. Le Clermontois a terminé troisième ex aequo avec le Sénégalais Louis-François Mendy, mais le chrono de 13’’34 a très vite douché les derniers espoirs de qualification pour la finale.
Trop loin pour terminer à l’une des deux premières places et se qualifier directement. Pas assez rapide pour s’inviter en finale au titre des deux meilleurs temps des autres coureurs. Le froid verdict d’une course, où il a montré de l’engagement, beaucoup d’envie et l’état d’esprit attendu. Des qualités pour tenter de compenser le manque de fluidité sur le plan technique.
« C’est quoi la question?? », lance-t-il juste après sa course. On lui demande alors ce qui vient de se passer. Il va alors droit au but. « J’ai touché les haies, c’est tout, poursuit-il. J’ai touché les barrières et sur 110 m haies, le but c’est de ne pas toucher les haies. Je me sentais bien, le seul truc qui m’a manqué c’est de passer les haies au lieu de les toucher. Quand tu touches, cela te ralentit et c’est ce qui vient de se passer ».
« Je me suis adapté à ce que dit mon corps »Sasha Zhoya peut se battre comme un lion entre les obstacles, à l’image du plat final, il reste le déchet dans les franchissements. Ces fautes ne lui permettent pas de rester à la lutter et surtout d’évoluer au niveau de son record personnel en 13’’15. Notamment sur la dernière haie où il fracasse l’obstacle, perd sa vitesse et termine donc en dehors des clous pour la qualification.
Avec cinq courses dans les jambes depuis début juin avant de se présenter sur la piste mauve du Stade de France, Sasha Zhoya manque clairement de compétitions au compteur. Les championnats de France Espoirs d’Albi, où une gêne à la hanche ne lui a pas permis de s’aligner, n’auraient pas été de trop dans son programme de préparation. Cela se ressent au moment de défendre ses chances face à des Américains en pleine possession de leurs moyens et des Jamaïquains qui ont bien caché leur jeu.
« Mon départ était bien, déclare le hurdler. D’habitude, je pars moins bien. Ce soir, je n’ai pas fait la fin de course que j’ai normalement dans les jambes. Je n’ai pas beaucoup couru cet été oui, mais je n’avais pas non plus le choix. Bien sûr que je voulais en faire davantage, disputer plus de courses, mais je me suis adapté à ce que dit mon corps. J’ai fait comme je pouvais. Ce n’est pas la meilleure version de moi ».
Bien physiquement et bien à l’échauffement, le Clermontois sort dégoûté de sa demi-finale. "Yomb", comme on dit du côté de l’Insep, le seum pour les amateurs de foot. « Oui, l’objectif était la finale, conclut-il. Avec mes capacités, c’est sûr que je suis en finale. Avec ce que moi je connais, c’est le podium. Après, le 110 m haies, tu ne peux pas savoir. Si tu touches une haie, c’est la fin de course. Je suis "yomb", c’est la vie. On va s’améliorer pour le futur ».
Jean-François Nunez