Bistros de campagne : à Durdat-Larequille, près de 200 clients passent chaque jour "chez Dany"

La porte du Durdat ne reste jamais longtemps fermée. En ce milieu de matinée, même en plein mois d’août, les clients ont déjà été nombreux à passer dans le bar-tabac-presse de la route de Clermont à Durdat-Larequille.

Ouvert depuis plusieurs heures déjà, c’est une ambiance joyeuse qui y règne. Des clients - des habitués - sont installés au comptoir et bavardent, un routier de passage boit tranquillement son café à une table en jetant de petits coups d’œil à la télévision. Plusieurs enfants, eux, courent autour d’une table en riant.

"C’est ça qui me rend heureuse !", lance la patronne de l’établissement, Danièle Debousset, avec un grand sourire à la vue des bambins se cachant désormais derrière un présentoir à journaux, des sucettes et des œufs en chocolat dans les mains. 

"J’aime la convivialité, j’aime les gens. C’est important pour moi qu’il y ait de la vie ici. Il faut que le lieu soit accessible à tout le monde."

"On casse les codes du bar. C’est avant tout un endroit où les gens se retrouvent. D’ailleurs, les gens ne disent pas “On va au bar”. Beaucoup disent : “On va chez Dany”."

Danièle Debousset a repris le commerce en 2016. (Photo Cécile Champagnat)

Ce sont tous les jours près de 200 personnes que "Dany" voit ainsi passer. Des habitués, des habitants de la commune et des alentours, des gens de passage, des routiers, des vacanciers aussi.

"Je suis sur une route assez passante. Et avec la boulangerie et l’aire de camping-car juste à côté, cela bouge beaucoup. D’ailleurs, vous devriez venir le dimanche, le bar devient un vrai point de rendez-vous."

Toutes les générations s’y retrouvent alors. Et comme chaque jour de la semaine (sauf le mardi, jour de fermeture), il ne faut que quelques secondes pour se sentir à l’aise.Le Durdat est devenu un lieu convivial où tout le monde se retrouve. (Photo Cécile Champagnat)

"Je suis très attachée à l’esprit bar de village. C’est dommage que cela se perde de plus en plus." Mais "chez Dany", il subsiste. Car le lieu est bien plus qu’un simple commerce.

"J’ai envie de rendre service aux gens. J’essaye donc de proposer le plus de services possibles : bar, tabac, presse, FDJ, point de paiement de proximité, relais Poste…"

Alors les projets d’agrandissement de son établissement réjouissent particulièrement Danièle Debousset. "J’aurai bientôt un espace épicerie. Il y aura aussi une terrasse et une aire de jeux sécurisée juste devant pour les enfants", présente la commerçante en servant leurs boissons à des ouvriers venus prendre leur pause.

"La mairie a racheté les murs pour que ces travaux puissent se faire. Cela va démarrer en septembre. La municipalité fait vraiment tout ce qu’il faut pour qu’il y ait une vraie vie de village." Au comptoir, les habitués approuvent, conscients de ce que le Durdat représente. L’un d’eux lance d’ailleurs : "C’est un lieu de vie ici". Ici, "chez Dany".La mairie a acquis le bâtiment pour pouvoir réaliser des travaux d’agrandissement qui permettront d’accueillir notamment un rayon épicerie. (Photo Cécile Champagnat)

Derrière le comptoir

Danièle Debousset a repris le commerce de Durdat-Larequille en octobre 2016. Et depuis, elle a su en faire un réel lieu de vie. "J’aime les gens, la convivialité. Je cherchais donc un commerce qui me correspondait", raconte-t-elle.

Alors, lorsque l’ancien propriétaire du Durdat (qui ne portait pas ce nom à l’époque) est parti à la retraite, cette "Creusoise pure et dure", comme elle aime en plaisanter avec ses clients, a sauté sur l’occasion.

"Je voulais vraiment quelque chose en campagne. Quand j’étais gamine, mes parents vivaient dans un petit village. On était juste devant la mairie. Il y avait toujours des gens à la maison. Les enfants venaient…"

Danièle Debousset, que tous les habitués appellent Dany, a donc voulu faire la même chose au Durdat.

"J’ai envie d’être le plus utile possible aux gens et proposer un maximum de services : bar, tabac, presse, FDJ, point de paiement de proximité, relais Poste."

Et grâce au projet d’agrandissement mené par la mairie à partir de septembre (qui est propriétaire des murs), la commerçante proposera bientôt un relais Pick Up et un coin épicerie. 

Devant le comptoir

Fabien, un habitué. Installé au comptoir du Durdat, à côté d’autres habitués, Fabien explique : "Je viens souvent. C’est sympa quand on a cinq ou dix minutes. On s’arrête prendre un café, on voit du monde, c’est convivial ! L’avantage, c’est qu’ici tout le monde se connaît, on peut toujours discuter avec quelqu’un."

Grégory, un habitant de la commune. Venu en famille ce jour-là, Grégory apprécie les instants qu’il passe au Durdat : "C’est vraiment un endroit convivial et important d’autant plus que les bars de village sont quelque chose qui se perd. Là, on vient, on discute, on se retrouve. Les enfants peuvent jouer."

Ludo, un vacancier. De passage à Durdat-Larequille pour voir de la famille, Ludo note : "Il y a pas mal de choses à Larequille. Il y a plein d’aménagements, des lotissements, il y a le Durdat avec la boulangerie juste à côté… Cela permet de garder les familles et d’en attirer de nouvelles. C’est vraiment bien ce que fait la mairie pour conserver tous ces services."

Texte : Laura Morel

Photos : Cécile Champagnat