"Laisse-moi sortir où je te plante" : le "serial voleur" de l'été condamné à Clermont-Ferrand
Le 15 juillet, 4 h 40. Les policiers contrôlent un automobiliste qui roule avec un phare défectueux, dans le centre-ville de Clermont-Ferrand. Au volant, le prévenu, qui n’est pas titulaire du permis de conduire.
Le 21 août, il est 6 h 30 lorsque le commissariat reçoit l’appel d’un riverain de l’avenue Edouard-Michelin. L’homme vient d’apercevoir un jeune en train de tenter d’ouvrir une voiture en stationnement. Sur place, le prévenu se cache derrière une autre voiture. À côté d’une plaque d’égout à l’intérieur duquel un couteau serpette est découvert. "Je voulais stationner mon véhicule (un scooter) dans un garage. Mais j’ai rien touché, j’ai pas dégradé la voiture. Le couteau, il était même pas à moi… ", se défend le prévenu de 28 ans.
"Il m’a dit : "Laisse-moi sortir où je te plante" "Le lendemain, il est 5 heures, avenue de la République. Le résident d’un appartement est réveillé par un intrus dans son logement, se lève et tombe nez à nez avec le cambrioleur qui porte un casque et est armé d’un couteau saisi sur place. Il est entré par la fenêtre du séjour. "Il m’a dit : "Laisse-moi sortir où je te plante"", témoigne le Clermontois à l’audience. Un quart d’heure plus tard, le malfaiteur prend la fuite sur un scooter.
Il est interpellé à 10 h 15, toujours avenue de République, sur le deux-roues et encore porteur du casque décrit par la victime. Sur lui, 5,5 g d’herbe, 2,5 g de résine de cannabis et 11 g de cocaïne. Les policiers tombent également sur une carte bancaire, un téléphone portable et une carte d’identité. Ces objets ont été dérobés une demi-heure plus tôt à un livreur qui avait laissé son sac à dos dans son véhicule. "La carte bancaire, je l’ai trouvée sur un banc et, un peu plus loin, un téléphone et une carte d’identité. Je les ai ramassés car je voulais les envoyer par la Poste car moi, ça m’est déjà arrivé de perdre mes papiers", argumente le prévenu.
"Ça veut dire que vous avez un sosie"Au gré des investigations, des rapprochements vont être faits sur d’autres vols à la roulotte. Le 16 août, rue de la Cartoucherie, un homme avait mis en fuite un voleur et relevé l’immatriculation du scooter du fuyard, celui du prévenu. Il venait de dérober du numéraire dans sa voiture.
Le 19 août, un témoin avait photographié un homme porteur du même casque et qui venait de voler des lunettes et une carte de déchetterie.
Mais le jeune homme nie tous les faits. "C’est pas du tout moi." "Ça veut dire que vous avez un sosie qui circule avec le même scooter et le même casque et vous vous faites pincer une minute après sur les lieux des faits, c’est vraiment pas de bol…", rétorque le président Charles Gouilhers.
D’autres faits lui sont imputés. "Il a un casier néant", plaide Me Nadia Dompierre. Suite à cette longue liste de vols, Ismail Aifoui est condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis probatoire.
Julien Moreau