Des chiens, des cochons d'Inde et un lapin au service de notre bien-être, en Creuse
Après avoir travaillé dans le secteur bancaire, Valentine Bujon souhaitait se réorienter « vers un métier qui ait du sens » pour elle. En recherchant une activité associant à la fois son goût pour le domaine social et sa passion des animaux – des chiens en particulier – elle s’est logiquement orientée vers la médiation animale. Après avoir obtenu l’Acaced, l’attestation de connaissances obligatoire pour présenter des animaux au public, Valentine Bujon a complété sa formation par un titre professionnel “Chargé de projet en médiation par l’animal”, puis suivi plusieurs modules, sur les troubles du spectre autistique notamment. En avril 2023, elle était donc prête pour créer son association, Complici’Pattes, basée à Ahun où elle vit. « Plutôt que de créer une entreprise individuelle, une association correspondait plus à mes valeurs, avec la volonté de développer la médiation animale », explique Valentine Bujon, qui ne perçoit encore aucun revenu, les recettes des prestations proposées par l’association servant pour l’instant à financer les frais vétérinaires, la nourriture des chiens et autres charges. Si l’activité le permet, elle pourrait par la suite devenir salariée de l’association.
Pocan, Mélagome, Tchouwy et PunchyPour ses interventions, elle est accompagnée de Pocan, Mélagome ou Tchouwy, deux shetlands et un border collie à poil ras, qui ont eux-mêmes été formés afin qu’ils sachent se comporter face à des béquilles ou des fauteuils roulants par exemple, ou désensibilisés par rapport aux cris qu’ils pourraient rencontrer dans certains environnements. Ils seront bientôt rejoints par Punchy, encore en apprentissage. Sans oublier quatre cochons d’Inde et un lapin.
À travers différentes interactions : des caresses, des petits jeux, du brossage... la médiation animale permet de travailler sur le bien-être, l’estime de soi, la motricité. Pour quelqu’un qui a du mal à communiquer par exemple, le fait de réussir à faire asseoir un chien, qu’il vous écoute, permet de gagner en confiance.
Elle cite aussi le cas d’une personne, en retrait lors des activités de groupe, qui a fini par s’intégrer grâce à la présence d’un animal, vecteur de lien social.La médiation animale s’adresse à tous publics : des séniors confrontés à des problèmes de mémoire chez qui le contact d’un chien va réveiller des souvenirs, des personnes souffrant de troubles du comportement qu’une interaction avec un animal va apaiser, et d’une manière générale toute personne pour qui la relation avec l’animal peut aider à son bien-être ou à surmonter une difficulté. Valentine Bujon a par exemple suivi une formation spéciale intitulée “Lire avec le chien” pour retrouver le plaisir de lire à haute voix, devant un spectateur canin bienveillant.
Les lundis après-midi à Ahun« La médiation animale doit toujours être une démarche volontaire, ce n’est jamais imposé. Il n’est pas nécessaire d’avoir déjà eu un animal, mais il faut une tolérance aux chiens. S’il y a une peur vis-à-vis d’eux, c’est compliqué », précise Valentine, qui intervient notamment auprès de la Canopée des possibles, un lieu de répit pour les aidants et aidés à Jarnages, et travaille avec des parents d’enfants atteints de troubles autistiques.
À partir de la rentrée, Complici’Pattes va également collaborer avec le relais petite enfance d’Aubusson et des contacts ont été noués avec la maison d’arrêt de Guéret. En outre, à partir de mi-septembre, l’association proposera tous les lundis après-midi des moments d’échanges et de partage autour des animaux à la salle des fêtes d’Ahun.
Pour les séances du lundi après-midi à Ahun, de 14 h 30 à 15 h 30 ou de 16 heures à 17 heures, inscription obligatoire au 07.87.02.68.80. 10 € par personne.
Nicolas Barraud