Face aux flics de la pensée, refuser d’obtempérer!
Le président Emmanuel Macron assure qu’il n’est en rien responsable de l’interpellation – très commentée – de l’informaticien franco-russe Pavel Durov, cofondateur de la messagerie cryptée Telegram.
La dérive illibérale du macronisme signe son échec. La fin politique d’Emmanuel Macron est liée au chaos qu’il a créé, croyant en sortir vainqueur. Ce mercredi, il était toujours en recherche d’un Premier ministre suffisamment aimable pour accepter de lui sauver provisoirement la mise.
Déplorables de droite, indésirables de gauche…
Toutefois, la démission du chef de l’État devient une hypothèse crédible, tant son régime recroquevillé offense la République. En effet, non content de vouloir exclure le RN, parti qui fédère 80% des votes de droite, mais aussi le NFP et ses 7 millions d’électeurs (soit, au total, 18 millions d’indésirables !), Macron a avalisé de surcroit la généralisation d’une mise en surveillance des opinions. Dès lors, apparaît un pouvoir en rupture avec la démocratie. L’arrestation, le 24 août à l’aéroport du Bourget, du fondateur de la messagerie cryptée Telegram, le franco-russe Pavel Durov, au prétexte d’un manque de modération sur sa plate-forme, est venue ajouter un voile noir sur la liberté d’expression, qui n’est plus qu’une expression. Mardi, le président a voulu s’exonérer de cet acte de police judiciaire en assurant : « La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication (…) Dans un État de droit (…), les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. C’est à la justice, en totale indépendance, qu’il revient de faire respecter la loi. L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer ». En réalité, la législation qui a permis l’arrestation de Durov est la traduction fidèle de la volonté élyséenne de trier les idées et de faire taire.
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En choisissant, le 27 juin, de reconduire le commissaire Thierry Breton dans ses fonctions, Macron a avalisé le combat mené par l’Union européenne pour contrôler les réseaux sociaux, au nom de la lutte contre la haine et le racisme. Or ces deux termes ne répondent à aucune définition juridique et permettent toutes les censures morales. La mise en garde à vue de Durov préfigure-t-elle celle d’Elon Musk, le patron de X (ex-Twitter), lors d’un prochain passage en France ? En sommant, en vain, le milliardaire de se soumettre à la modération de l’UE, Breton a ouvert la voie à une généralisation de la répression des patrons de réseaux sociaux. Dans le même temps, Mark Zuckerberg (patron de Facebook et Instagram) a reconnu, lundi, avoir dû censurer, sous la pression de l’administration Biden, des informations liées au Covid ou à l’affaire Hunter Biden, officiellement présentée à l’époque comme une fake-news russe.
Dissidents inquiets
Cette dérive totalitaire contre les opinions dissidentes ne s’arrête pas à l’internet. L’acharnement du système macronien a encouragé l’Arcom, gendarme de l’audiovisuel, à priver NRJ 12 et C8 de leur diffusion et à mettre sous surveillance la trop libre CNews. Précédemment, c’était la chaîne russe RT France qui avait été interdite. Des journaux d’opposition comme France Soir, L’Incorrect, Causeur, Valeurs Actuelles, etc., sont eux aussi les cibles de mécanismes d’étouffement qui, s’ils ne répondent pas directement aux ordres de l’Élysée, ne sont en rien contrariants pour la macronie et sa quête hygiéniste, y compris dans le lavage de cerveau et l’opinion propre.
À la France des Lumières a succédé la France des petits flics de la pensée officielle. Face à eux, le refus d’obtempérer devient un devoir.
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