EN DIRECT. Matignon : Carole Delga estime que Macron "a le droit de refuser Lucie Castets"
Alors que le président français est toujours à la recherche d’un Premier ministre, Emmanuel Macron se rend jeudi en Serbie pour une visite de deux jours au cours de laquelle Paris et Belgrade comptent conclure la vente de douze avions de combat français Rafale.
Les infos à retenir
⇒ Carole Delga estime que Macron a "le devoir de choisir dans le bloc de gauche"
⇒ Le PS divisé sur la participation au gouvernement
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Carole Delga estime que Macron a "le devoir de choisir dans le bloc de gauche"
Emmanuel Macron "a le droit de refuser Lucie Castets" mais a "le devoir de choisir dans le bloc de gauche" pour nommer un Premier ministre, a estimé mercredi la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, dans une interview au Parisien.
"On va arrêter de se raconter des histoires : c’est le président de la République qui nomme un Premier ministre. Il a le droit de refuser Lucie Castets. Mais il a le devoir de choisir dans le bloc de gauche", déclare Carole Delga, qui sera reçue à l’Elysée jeudi matin.
Interrogée, elle cite les noms de Johanna Rolland, maire PS de Nantes, de l’ancienne ministre Cécile Duflot, de Bernard Cazeneuve, Fabien Roussel, Yannick Jadot ou Benoît Hamon. Et ajoute avoir trouvé "désolant" que la candidature de Laurence Tubiana comme Première ministre du Nouveau Front populaire "n’ait pas été retenue", en raison du désaccord de La France insoumise. Elle affirme aussi n’être personnellement "candidate à rien".
Wauquiez : un entretien "décevant"
Reçu mercredi matin à l’Élysée, dans le cadre de nouvelles consultations lancées par le chef de l’État, le leader de la droite Laurent Wauquiez a de son côté durci le ton vis-à-vis du chef de l’État. Il a fait part d’un entretien "décevant" et lui a demandé de cesser de "procrastiner".
"Aucune position nouvelle, pas de véritable projet pour les Français […], pas de vision de ce que serait un programme gouvernemental pour les mois à venir", a déploré devant la presse Laurent Wauquiez. Les Républicains se disent "ouverts à un travail collaboratif avec le futur gouvernement", mais sans y participer.
Le PS divisé sur la participation au gouvernement
Participer ou pas à un gouvernement ? La question fait de plus en plus débat à gauche, à la veille de l’ouverture à Blois des universités d’été du PS. "Le parti est au bord de la rupture", a affirmé la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, opposante interne au numéro un Olivier Faure. Elle demande comme Carole Delga la reprise "des discussions avec le président" afin de "chercher encore des solutions pour un Premier ministre socialiste (ou) social-démocrate".
Un pragmatisme également défendu par l’autre chef de courant minoritaire au sein du PS, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. "Si on a la possibilité de mettre en place, peut-être pas l’entièreté du programme mais des politiques importantes" sur les salaires, l’école et l’hôpital, "alors il faut donner une chance à cela", a-t-il estimé.
Moins frontal, l’ancien président et nouveau député François Hollande considère que les socialistes doivent "soutenir tout ce qui peut faire avancer le pays", tout en excluant une "alliance avec le centre […] inévitablement vouée à une impasse". Autant de déclarations à rebours de la ligne officielle du parti, qui refuse comme les autres membres du NFP de retourner à l’Élysée pour discuter d’autre chose que d’une cohabitation avec Lucie Castets, leur candidate pour Matignon. Ce qui augure de débats francs et vifs à l’université d’été du PS, qui s’ouvre jeudi à Blois.
"Nous refusons de participer aux consultations dont le seul objectif est de fracturer le NFP". "Les socialistes ne seront pas les supplétifs du macronisme", a insisté le premier secrétaire, Olivier Faure, dans un entretien à Libération.
Une manifestation le 7 septembre
Le rendez-vous de Blois sera scruté de près à l’Élysée, où un proche du président observe qu'"il y a des choses qui bougent" et "note aussi que le PS n’appelle pas à manifester le 7 septembre", contrairement à La France insoumise.
La marche, initiée par des organisations syndicales étudiantes, doit dénoncer "le coup de force d’Emmanuel Macron" après son refus d’entériner le choix du NFP.