Circulation des deux-roues à Clermont-Ferrand : un appel à la prudence et aux respects des règles

Le constat est sans ambages. Pour les policiers, la circulation des deux-roues, à Clermont-Ferrand, "c’est n’importe quoi". Priorités grillées, vitesse excessive, téléphone en roulant… Tous les jours, les brigadiers-chefs Philippe et Fabrice, motards au commissariat de Clermont-Ferrand, voient des cyclistes, trottinettistes et autres utilisateurs d’hoverboard, enfreindre allègrement le code de la route.

"La plupart ont l’impression qu’à vélo, il n’y a pas de danger, que l’on peut faire ce que l’on veut", soufflent les fonctionnaires. Or, certains comportements peuvent avoir de lourdes conséquences. Parmi eux : le non-respect de l’arrêt au feu rouge, une infraction malheureusement très fréquente à Clermont-Ferrand. "Les cyclistes passent les priorités sans faire attention. Beaucoup ont des systèmes d’écoute aux oreilles. On se demande comment il peut ne pas y avoir plus accidents !"

Prévenir les accidents en ville, c’est justement la priorité de la direction interdépartementale de la police nationale en cette rentrée, qui voit de nombreux deux-roues revenir en ville. Le commissariat a ainsi lancé une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux, afin de rappeler certaines règles élémentaires de sécurité. L’occasion, avec les brigadiers-chefs Philippe et Fabrice, de faire le point sur les situations les plus problématiques.

Les rues à contresens. De nombreuses rues sont à contresens pour les deux-roues. Mieux vaut être particulièrement vigilant et réduire sa vitesse aux sorties de ces voies. Cet aménagement n’étant pas forcément signalé par un panneau, les automobilistes qui s’engagent dans ces rues peuvent être surpris de trouver un cycliste face à eux. D’une manière générale, pour les policiers, quand on est à vélo ou à trottinette, "il ne faut jamais faire confiance à une voiture. Le conducteur ne vous a peut-être pas vu, il peut être fatigué ou avoir la tête ailleurs".

Bien se protéger. Un casque et des gants, quand on est à deux-roues, "c’est le minimum", préconisent les motards. "Le premier réflexe, en cas de chute, est de mettre les mains en avant." La sonnette et les éclairages font aussi partie des équipements obligatoires. Leur absence n’est pas encore verbalisée mais il va de soi que c’est indispensable pour être vu et entendu.

Les voies de tram ne sont pas des pistes cyclables. Policiers et agents de la T2C le martèlent depuis des années, il est non seulement interdit mais surtout dangereux de circuler sur les voies de tram, quand on est à deux-roues. "Beaucoup le font, surtout avenue de la République. Or si une rame arrive, le cycliste ou le trottinettiste ne l’entendra pas." Les policiers, pour ce type d’infraction, n’hésitent pas à verbaliser. La sanction est une amende de 135 euros.

Dès lors, où peut-on circuler à deux-roues ? Sur les voies normales, sur les voies de bus, sur les pistes cyclables mais aussi, pour les trottinettes, sur les trottoirs, à condition que la vitesse soit adaptée à celle des piétons, autrement dit inférieure à 5 km h. "C’est pour ça que sur les trottinettes, maintenant, il y a le mode piéton, qui leur permet de rouler au ralenti."

Pas plus de 25 km/h. Rappelons que la vitesse maximum autorisée pour un vélo ou une trottinette électrique est de 25 km/h et que cette dernière n’est pas autorisée hors agglomération, sur les petites routes de campagne. Sauf si la commune concernée a pris un arrêté dans ce sens. Et il y en aurait de plus en plus qui le font.

Olivier Choruszko