C’était donc un débat unique, sans possibilité de match retour. L’ancien président a rejeté hier l’idée d’un second débat télévisé dans le cadre de la course présidentielle américaine de novembre prochain. "Le grand showman vient de tourner le dos à des dizaines de millions de téléspectateurs", pointe la chaîne CNN.

"Il n’y aura pas de troisième débat", a asséné le candidat républicain sur sa plateforme Truth Social, en comptant son échange télévisé en juin face au président Joe Biden, alors encore candidat, en plus de sa confrontation mardi avec la vice-présidente. L’ancien président a déclaré qu’il n’avait pas besoin d’un match retour considérant avoir remporté le débat de mardi soir, malgré des critiques accablantes de la presse comme de son camp, affirmant qu’il a échoué face à "une vice-présidente qui a surpassé une ancienne star de téléréalité". "Lorsqu’un boxeur perd un combat, les premiers mots qui sortent de sa bouche sont : "JE VEUX UNE DERNIÈRE RENCONTRE", a-t-il écrit. Interrogée pour savoir si Trump excluait effectivement un débat, une porte-parole a répondu dans un courriel : "Vous avez entendu l’homme !", rapporte The Wall Street Journal.

À l’inverse, Kamala Harris, a, au contraire, jugé que "les électeurs méritaient un second débat", lors d’un déplacement en Caroline du Nord (sud-est), un État où elle compte sur les voix des Afro-Américains et des jeunes. L’ancien président a par ailleurs déclaré mercredi que les modérateurs du débat d’ABC News avaient été injustes envers lui. Plusieurs sondages réalisés après le débat ont néanmoins montré qu’une majorité était en faveur de la performance de Harris, avec une marge d’environ 20 points de pourcentage, note le Los Angeles Times.

Limiter la casse

Les poids lourds des Républicains n’ont pas été d’une grande aide à Trump ces derniers jours, préférant "nier la performance de Trump", observe The Washington Post. "S’adressant aux journalistes mercredi, le président de la Chambre des représentants Mike Johnson s’est entièrement concentré sur l’échec du plan de financement du gouvernement, rapporte le journal, s’éloignant des journalistes dès lors qu’ils lui ont demandé ce qu’il avait pensé de la performance de Trump au débat".

CNN, en revanche, avance une autre explication plausible du refus de Trump de débattre à nouveau. "Trump, qui ne peut habituellement pas résister à l’envie de dominer le petit écran, n’a pas envie de revivre une confrontation dans laquelle il n’était pas préparé et concentré et a gâché sa meilleure chance de vaincre son adversaire dans une élection à suspense", écrit un éditorialiste de la chaîne. "L’ancien président a peut-être raison de limiter le risque ; après tout, les sondages montrent qu’il est à égalité avec Harris", observe le même article.

Un débat entre colistiers

Trump maintiendra-t-il son refus de débattre à nouveau avec Harris, alors que près de 67 millions d’Américains ont vu le premier ? Donald Trump a toujours donné des réponses contradictoires sur sa volonté de participer à un débat, y compris avant que les deux campagnes ne se mettent d’accord sur celui de Philadelphie mardi, remarque encore The Wall Street Journal. Interrogé sur CNN, Bryan Lanza, conseiller principal de la campagne de Trump, a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une décision tactique. "Ce n’est pas une question de peur, c’est une question de priorités à l’approche de la fin de l’élection", a-t-il déclaré. Et d’ajouter : "Nous avons de meilleures opportunités grâce aux entretiens en tête-à-tête, à nos rassemblements, en allant dans ces États et en ayant cet impact, que de participer à un débat qui va jouer contre le président Trump."

Reste que, un prochain débat aura tout de même bien lieu, cette fois-ci entre les colistiers des deux candidats. Le démocrate Tim Walz et le républicain J. D. Vance se retrouveront le mardi 1er octobre à New York pour un duel organisé par CBS News.