Fleuron du patrimoine tulliste, les accordéons Maugein en grandes difficultés financières

Malgré des aides publiques et privées et des tentatives de diversification, la manufacture d'accordéons Maugein, fleuron du patrimoine de la ville de Tulle, a du mal à s'extraire des difficultés financières récurrentes depuis une dizaine d'années et amplifiées depuis le Covid.

L'entreprise, emblème d'un savoir-faire de la ville, vit-elle ses dernières heures ? Elle est convoquée au tribunal de commerce de Brive le vendredi 20 septembre en vue de son placement en liquidation judiciaire, confirme la préfecture de la Corrèze. Elle emploie aujourd'hui une dizaine de personnes.

L'entreprise plus que centenaire, aujourd'hui installée à Mulatet, a été créée en février 1919 par l'accordéoniste et accordeur de piano Jean Maugein.

En 2007, la fabrique qui a compté jusqu'à 290 employés dans les années 50, est même labellisée "Entreprise du patrimoine vivant".

Dans les années 1960, 6.000 instruments aux boutons de nacre sortent de la manufacture. Puis l'accordéon est "ringardisé" avec l'arrivée du rock qui sonne le déclin.

Dans les années 1980, après le décès des frères Maugein, René Lachèze, un petit neveu, reprend les rênes de l'entreprise jusqu'en 2013. Elle déménage alors du quartier de Souilhac à Mulatet.

En 2022, les Accordéons Maugein ont bénéficié d'une aide de l'Etat de 133.000 euros dans le cadre de France Relance.

Suites au Covid, des diversifications ont été lancées dont les harmonicas "Maujo".

Partenaire étroit de la Cité de l'accordéon et des patrimoines qui a ouvert à Tulle en avril dernier, la manufacture Maugein y a installé la table d'accordéon qu'elle a conçue pour le musée.

A défaut de solutions trouvées d'ici le 20 septembre, l'entreprise pourrait disparaître.

Laetitia Soulier