Que mesure un test de QI ? Que faire du résultat ?
Y a-t-il plus d’élèves HPI qu’avant ?
Non, le pourcentage de population à haut potentiel reste de 2,3 %. On parle communément de haut potentiel à partir d’un quotient intellectuel (QI) de 130 environ, et de très haut potentiel à partir de 145, 145 constituant à peine 0,1 % de la population. La norme du bilan est entre 90 et 110.
Sur le site Eduscol, les enseignants ont à leur disposition des grilles d’aide aux repérages des enfants HPI. Ils peuvent ainsi alerter les parents et mieux accompagner leurs élèves.
Que mesure le test WISC et évolue-t-il ?
On est aujourd’hui au WISC-V, échelle pour les 6 à 16 ans et 10 mois. La passation du bilan dure entre 1 h 30 et deux heures et l’enfant doit réaliser entre 10 et 15 exercices en face-à-face avec le psychologue. On mesure 5 indices principaux en plus du Q.I. : la compréhension verbale, le raisonnement visuo spatial, le raisonnement fluide, la mémoire de travail et la vitesse de traitement.
On peut ainsi voir si le profil est homogène ou hétérogène et déceler s’il y a de possibles troubles comme la dyslexie, la dyscalculie… qui pourront être mis en évidence par d’autres bilans. Les bilans hétérogènes participent à la difficulté d’identifier des enfants à haut potentiel intellectuel, car s’il s’avère qu’ils sont dyslexiques, dyspraxiques ou dyslexiques, il n’est pas simple à l’école de mettre en avant leurs capacités : un moteur de Ferrari dans une carrosserie de 2CV. Lors de la restitution, donner des équivalences en âge, permet de se rendre plus facilement compte du décalage de certains enfants.
Fille et garçon HPI, est-ce la même chose ?
Les filles se conforment plus aux attentes de l’école. Elles ont tendance à moins faire de vagues. Les garçons sont plus remuants et donc on les voit plus facilement. Peu de parents viennent effectuer ses bilans afin de flatter leur ego; certains sont totalement désemparés à l’annonce d’un haut potentiel intellectuel.
Que faire de cette information ? Un saut de classe s’impose-t-il ?
On est HPI à vie, et c’est bien de savoir qu’on fonctionne différemment, cela ne veut pas dire plus ou moins, juste différent.
Le saut de classe peut être une solution si l’on veut que l’élève apprenne à travailler et se confronte à la difficulté. Un des risques de trop de facilités, c’est qu’en l’absence de méthode, au collège, période qui n’est pas la plus facile, ils risquent de plonger. Parfois, afin de valider un passage anticipé, le calcul du QI+1an peut être utilisé. La pancarte de l’immaturité est souvent brandie contre ces sauts de classe alors que ces enfants sont souvent beaucoup plus matures que leur âge, mais hypersensibles, et c’est donc rarement un bon argument.
D’autres adaptations sont possibles pour permettre à ces enfants de trouver leur place à l’école : exercices plus compliqués, élastiques sous la chaise, exposés, groupes de travail avec leurs pairs…
Faut-il le dire ou le cacher??
Il faut le dire à l'enfant, aux enseignants si on le juge nécessaire (ce n'est pas obligatoire), mais pas forcément à l'entourage, car ça suscite parfois des réactions un peu pénibles.
Géraldine Messina