La riche histoire du stade Jean-Alric, qui fête ses 100 ans, racontée par Jean Bessière à Aurillac
Avant d’être un parc, Hélitas était un préfet. De son prénom Maurice. Il avait été nommé à Aurillac de 1910 à 1917. Ce représentant de l’État est à l’origine de la création du parc, qui portera son nom, dans un but de proposer à la population de pratiquer un sport. Enfin, aux hommes à l’époque.
Quand il est nommé dans le Cantal, le club de football-rugby, présidé par Jules Gibert, a été créé six ans plus tôt par des jeunes. Le premier match a lieu en 1905, contre Villefranche-de-Rouergue.
« Aurillac gagne le match aller, puis le retour », sourit Jean Bessière. Debout, sur une estrade dans l’une des salles de réception de la tribune d’honneur du stade Jean-Alric, le président du Comité de rugby du Cantal raconte une histoire passionnante. Celle du stade Jean-Alric qui fête son centième anniversaire. Jean Alric, né en 1925, est à 17 ans un deuxième ligne titulaire de l’équipe première du Stade. A 19 ans, le 5 juin 1944, il est fauché par une balle en plein cœur d’un tir de mitrailleuse. La municipalité décide de donner son nom au stade le 30 novembre 1944.
Théâtre d'arrivée du Tour de France« Tout est parti d’un travail que devaient réaliser les collégiens de Saint-Mamet auquel nous avions participé. Plusieurs joueurs s’étaient déplacés pour le côté sportif. Sur le volet historique, je me suis dit que cela pouvait intéresser plus de personnes », explique Jean Bessière.
Alors il va se mettre à l’ouvrage, fouiller « dans les Archives municipales, départementales ». Et dans un livre qu’il qualifie de « source pour guider les recherches ». L’ouvrage écrit en 1972 par Louis Constant sur le Stade Aurillacois. Durant un peu plus d’une heure, devant une centaine de personnes, Jean Bessière a présenté les moments importants de ce stade cher au cœur des amateurs de rugby.
Tout est parti d’un travail des collégiensde Saint-Mamet auquel nous avions participé
« Mais pas seulement de rugby. En 1935, il est créé un vélodrome », qui accueillera de nombreuses compétitions. Et de citer des événements atypiques : « Comme les festivités pour le millénaire du pape Sylvestre II suivies par plus de 30.000 personnes, les arrivées du Tour de France, notamment en 1959. » Ou encore ce match de football du Variétés club, avec Michel Platini et Alain Giresse en 1995, face à une sélection de joueurs cantaliens, le concert de Patrick Sébastien en 2003 et cette inoubliable demi-finale contre Mont-de-Marsan en 2016…
« Ce sont des événements qui ont marqué notre ville. C’est une histoire d’hommes et de femmes qui ont construit l’histoire de ce stade. Merci à toi pour cet humanisme que tu sais faire vivre », a souligné Pierre Mathonier, président de la Caba. En préambule, l’accueil, assuré par des agents de l’Agglo, a permis aux visiteurs de découvrir une exposition retraçant l’histoire du Stade Aurillacois depuis sa création en 1904, qualifiée de « fusionnelle entre le club et son stade », a assuré Pierre Mathonier.
Cette exposition, réalisée par Alain Vaissier surnommé Bob, devrait être à découvrir durant plusieurs semaines. « Environ 300 photos sont visibles, mais j’en ai plus de 1.000 à la maison. Elles viennent des archives de mon père et de ce qui était conservé dans le grenier de l’Univers, le restaurant qui accueillait le club. »
Bruno-Serge Leroy
Livre - Un regard sur les 100 ans du stade Jean-Alric, par Jean Bessière, aux éditions Eivlys (20 €). En vente dans les librairies Cant’as lu, rue des Forgerons, et Point-Virgule, rue des Carmes.