Une mère révoltée avait mis le commissariat de Moulins sens dessus dessous
Cette maman d’une cinquantaine d’années était convoquée devant la juge des enfants pour une mesure d’assistance éducative concernant sa fille, en juillet, à Moulins. « Elle a été surprise avec son téléphone portable en train de filmer l’audience en cours [ce qui est interdit, NDLR] », explique la présidente du tribunal, lors de l’audience correctionnelle du mercredi 2 octobre, à laquelle la prévenue ne s’est pas présentée.
« Cette dame est une personne qui communique beaucoup sur les réseaux sociaux [entre autres, un site relate toute sa vie judiciaire, NDLR], donc la juge des enfants avait pris soin de lui demander de déposer son téléphone portable au préalable. Mais elle en avait manifestement un second ». L’audience se tient. À l’issue, des policiers l’attendent « afin de l’entendre sur cet enregistrement », poursuit le tribunal.
"En colère contre la juge des enfants"La mère ne va pas apprécier du tout et le faire savoir, demandant « à parler à un agent de la DGSI », essayant de communiquer avec quelqu’un via son téléphone, qui lui est repris des mains. Placée en garde à vue, elle donne des coups de poing dans l’épaule et sur le bras d’un gardien de la paix, déclare qu’elle fait « ce qu’elle veut », tire sur les câbles d’un bureau, « faisant tomber une unité centrale et les périphériques ». Trois policiers la maîtrisent. Puis déclarant qu’elle est « un grand maître illuminati » et qu’ils vont « avoir des problèmes », « elle va donner des coups de tête dans le mur. Tout est filmé par la caméra-piéton de l’un des policiers. On sait donc qu’elle n’a pas été frappée et qu’elle s’est mise des coups toute seule ». Une fois plus calme, « elle va reconnaître être en colère contre la juge des enfants ».
La procureure rebondit : « Une mère en détresse face au placement de son enfant, c’est le quotidien des juges des enfants. Seulement, là, on a affaire à quelqu’un qui était suivi à Clermont-Ferrand et dont le dossier a été transmis à Moulins suite à, déjà, des débordements. Madame est difficile à cerner. Son absence à l’audience n’est pas gage d’un bon comportement à l’avenir ».
Parce que s’en prendre à un policier et à du matériel sensible « ce qui a des conséquences sur d’autres dossiers », elle requiert six mois de prison avec sursis et 500 € d’amende pour les dégradations.
Me Lardans, pour les policiers, se dit « consterné » de constater une « recrudescence d’outrages et rebellions contre les fonctionnaires de police et les gendarmes, demande 800 € de dommages pour le gardien de la paix frappé. La prévenue a été condamnée à six mois de prison avec sursis, 250 € d’amende et 400 € à verser au policier.
Mathilde Duchatelle