Là où il n’y a plus rien à voir, il reste à dire
La dernière visite guidée du patrimoine en Combraille de la saison mettait l’accent sur l’histoire locale dont le patrimoine bâti, pourtant conséquent, a disparu du paysage au XIX e siècle. La cinquantaine de participants à cette balade ont écouté les commentaires des guides de la manifestation, Renée Couppat et Pierre Ganne.
Dans un premier temps, rendez-vous était donné près de Chez Lavergne, où se trouve l’emplacement de ce qui fut l’église de la paroisse de Saint-Germain-près-Herment, aujourd’hui disparue. Pierre Ganne a présenté le peuplement historique de la commune éponyme qui remonte au moins à 5.000 ans, si on se réfère à la présence d’un dolmen à Farges. Renée Couppat a décrit l’édifice disparu. La première mention de l’église remonte au XII e siècle : cet édifice roman disposait d’une simple nef avec une chapelle seigneuriale, une sacristie et un clocher plus ou moins en mauvais état au XVIII e siècle.
À la période révolutionnaire, l’église et le presbytère, en ruine, le cimetière sont vendus au titre des biens nationaux. Quelques clauses révolutionnaires sont liées à cette vente : « le mobilier de l’église et les deux cloches reviennent à la Nation ; aucune inhumation ne devra être effectuée dans le cimetière pendant 10 ans avant que les terres ne puissent être exploitées ». Le lot sera revendu plus tard à un agriculteur natif de Saint-Germain.
De l’église ne subsistent que la serrure et la clé, réemployées, un temps, sur une grange située entre Villedemange et La Perrière. Tout le mobilier de l’église est revenu à la Nation sauf peut-être un retable et une statue qui, selon la tradition orale, seraient installés dans la collégiale d’Herment.
Les participants ont fait halte en ce lieu pour voir ces éléments sans certitude qu’ils proviennent bien de Saint-Germain, car rien ne l’atteste ni le prouve.