Sur la question préoccupante de la ressource en eau, la Corrèze annonce un plan d'actions

Le conseil départemental de la Corrèze a lancé, jeudi, le « top départ » de son plan d’actions pour la sauvegarde la ressource en eau. Non de code : PDGE, ou Plan de gestion de l’eau en Corrèze. Un plan d’actions concrètes qui devrait être officiellement présenté en février mais dont les contours ont été tracés par plusieurs intervenants réunis dans l’amphithéâtre de l’hôtel Marbot à Tulle et devant une foule d’invités.

La présidente de l’agence de l’eau Adour-Garonne, Elodie Galko (qui vient de prendre ses fonctions, le 1er octobre) était présente en Corrèze et, en substance, a résumé d’une question le problème qui se pose à tous :

Comment fait-on pour s’adapter et adapter nos usages et nos pratiques, aujourd’hui et demain face au dérèglement climatique ? 

Car le constat du dérèglement climatique ne fait plus débat. Les élus du conseil départemental se plaisent à rappeler que dès 2021, le Département (avec la préfète de l’époque, Salima Saa) avait initié les Assises de l’eau avec plusieurs experts de la gestion de l’eau et des acteurs de terrain en Corrèze. Deux ans plus tôt, en 2019, pour la première fois, des camions-citernes avaient dû multiplier les allers-retours pour ravitailler en eau plusieurs communes du département.  Jeudi, lors de la présentation de ce futur PDGE, des professionnels de différents secteurs d’activité, des élus ont témoigné de leur soutien à cette initiative : concertation, anticipation pour certains, priorisation des solutions, prise de conscience pour d’autres… Même si l’enjeu dépasse, et de loin, la Corrèze, il y a consensus sur cette idée que le département est le bon niveau de compétence pour ce futur plan.

« Mais on y arrivera que si on arrive à travailler ensemble », a prévenu Patricia Buisson, vice-présidente du Département, chargée de la transition écologique. Pascal Coste confiait pour sa part : « L’enjeu est d’une importance capitale pour la Corrèze, l’enjeu est collectif et quelles que soient les sensibilités, il faut dépasser les postures… sinon la punition du dérèglement climatique, on la prendra tous ensemble ».Le président du Département fait également valoir qu’à échéance, « du maintien de la ressource en eau dépend l’activité économique et le maintien d’une démographie satisfaisante. Sans eau, il y aura moins de Corréziens, moins de production, moins d’argent, moins de moyens pour financer tout ce qui doit l’être, notamment la politique sociale ».Ce qui a été fait depuis deux ans En 2022, le Département a développé un outil de modélisation qui intègre les projections du changement climatique sur les scénarios du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Plus globalement, un diagnostic a été dressé sur les besoins en eau à horizon 2050.Sur ces bases de connaissances, un comité de pilotage a régulièrement réuni les acteurs de l’eau du département : organismes d’Etat, collectivités, associations environnementales, représentants des secteurs agricoles, forestiers, touristiques et industriels. Les membres de ce comité ont déjà commencé à définir les actions qui seront présentées en février.Arnaud Besnard