Régis Montagne, une expérience en bleu qui doit servir à l'ASM Clermont, avant la réception de l'UBB
Lorsque l’on est rugbyman professionnel, il vaut mieux laisser son téléphone portable posé sur la table de chevet. Ce n’est pas Régis Montagne qui prétendra le contraire. Quelques heures après un long retour en bus de Paris où l’ASM venait de concéder une sévère défaite (36-6), le pilier droit a reçu un message du staff de l’équipe de France le priant de rejoindre Marcoussis.
« Nous sommes rentrés à 5 heures du matin avec l’équipe. Et j’ai reçu un texto à 9 h 30 me signifiant que je devais rejoindre Marcoussis car il y avait des blessés (*). J’étais déjà réveillé car je ne parviens pas à dormir correctement après les matchs. Je comptais faire une sieste dans l’après-midi, calé dans mon canapé. C’était raté (rires). »
(*) Régis Montagne a été convoqué suite aux forfaits de Uini Atonio et de Sipeli Falatea.
Le Clermontois a sauté dans l’Intercités de 14 heures direction Paris. Et même si le train n’a pas eu de retard, Régis Montagne a rejoint l’équipe de France pour le dîner après 20 heures. Les Bleus, ça se mérite ! « J’étais vraiment épuisé de ce périple. C’est toujours un plaisir et un honneur de venir à Marcoussis. Et j’avais encore à l’esprit le sévère revers pris au Stade Français. Je suis un mauvais perdant. Mais il a fallu mettre tout ça de côté. »
Pas le choix en effet. Avant son retour sur Clermont-Ferrand mercredi soir, Régis Montagne a charbonné du côté de Marcoussis. Les entraînements à haute intensité instaurés par Fabien Galthié ne sont pas une légende. Entre les matchs à balles réelles, des petites séances de sprint sont mises en place par le staff. Forcément difficile pour un pilier mais tellement formateur.
« Déjà, tu es entouré par les plus grands joueurs. Il y a tellement de détails sur les séances que tu es obligé de progresser. C’est déjà le cas à Clermont mais à Marcoussis c’est encore une autre dimension. On passe beaucoup de temps sur la mêlée mais aussi sur le reste. Tout est fait pour que l’on soit dans les meilleures conditions. Ce fut le cas sur ces trois jours de stage. »
« C’est le Graal ultime pour un joueur »Même si Régis Montagne doit encore franchir bien des paliers pour intégrer le groupe « premium », cette expérience en bleu bénéficie aussi à son club de l’ASM. Si le pilier droit est revenu en Auvergne mercredi soir sur les rotules, Christophe Urios a récupéré un joueur à la motivation décuplée. Un état d’esprit qui doit servir à tout le groupe.
« Il côtoie des joueurs de très haut niveau. Il découvre des entraînements avec une exigence de très haut niveau. C’est ça l’équipe de France. Tous les joueurs qui évoluent en Top 14 n’ont qu’une seule envie, c’est de faire partie de cette aventure. C’est le Graal absolu pour un joueur de rugby. Quand tu le vis au plus près, cela te donne envie de continuer à faire des efforts et d’être bon sur le terrain. Si j’en juge le sourire qu’il affichait quand je l’ai vu hier matin (jeudi), il était content de cette expérience. Et cet enthousiasme, il doit nous le jeter dans la partie positive du match. »
Revenir à Marcoussis ne dépendra pas seulement de ses performances. Si Uini Atonio est remis sur pied, il devrait logiquement passer devant Régis Montagne pour rejoindre les Bleus lundi. Mais cette rencontre face à Bordeaux doit permettre au Clermontois de confirmer sa marche de progression face à une grosse écurie du Top 14. Son avenir international passera forcément par cela.
Arnaud Clergue