La chronique du temps présent de François Morel : "Idées reçues : un sujet infini"

Cher Gustave Flaubert,Vous n’avez pas eu le temps d’achever votre Dictionnaire des idées reçues et c’est bien normal : le sujet est infini.Je me permets, modestement (il est toujours bon de rester modeste quand on ose vous écrire) de vous soumettre quelques nouvelles définitions. Les clichés, les images d’Épinal, les poncifs, les préjugés, les idées toutes faites, préconçues sont de toutes les époques.

Avant.C’était mieux. Évoquer la peste, l’inégalité entre les femmes et les hommes, les enfants dans les mines, la colonisation, la peine de mort, la pénalisation de l’homosexualité avec une nuance de nostalgie émue.Barbara.Marrante, joyeuse drille, rigolote, déconneuse, facétieuse, bidonnante, tord-boyautante. En réalité, grande comique. (Voir Maillan Jacqueline)Brassens Georges.Bon parolier mais mauvais musicien. Faisait ses mélodies avec seulement deux notes.Brel Jacques.Chanteur habité mais sujet aux vomissements.Chasseur.Véritable écologiste.Chirac Jacques.Humaniste, escroc, radic-soc’, homme de gauche, fasciste, démocrate. Quoi qu’il en soit, sacré coup de fourchette.

France.Doit rester la France. Aurait tout à perdre en effet en devenant l’Amérique, le Maroc, le Zimbabwe, le Kirghizistan.France Inter.Radio d’État macroniste infestée de mélenchonistes.Hollande François.N’a pas inventé l’eau chaude mais la pluie.Macron Brigitte.En réalité son frère aîné. Porte la culotte.Macron Emmanuel.Époux du précédent.Maillan Jacqueline.Triste, neurasthénique, sinistre, morose, morne, sombre, bonnet de nuit. En réalité, tragédienne. (Voir Barbara)Nain.Généralement bien doté par la nature.Télérama.Magazine bien-pensant. Le dénigrer. Tenter d’obtenir un article.

Gustave, la place qu’on m’accorde dans le journal, contrairement au sujet de cette chronique, n’étant pas infinie, je m’arrête là. Si j’ai d’autres idées (ou si les lecteurs de cette chronique en ont), je ne manquerai pas de vous les faire suivre.

François Morel

Les chroniques du temps présent s'inscrivent dans la tradition créée par Alexandre Vialatte.