Un festival dédié aux arts du feu : une première dans le Puy-de-Dôme
Samedi 2 novembre, à la Croix de fer, l’authenticité des forgerons a ébahi. Dès les premiers pas, l’univers du fer s’impose. Dans une chaleureuse atmosphère, une légère fumée, une odeur de brûlé venant des fours et le bruit incessant des marteaux qui travaillent le fer ont rythmé le premier festival de Thiers de Feu.
Une harmonie autour du feuNé par l’envie de mettre à l’honneur les jeunes de la Confrérie du couteau Le Thiers, un fil rouge voit le jour, pour animer cette journée : Redonner vie à l’arbre métallique réalisé à Coutellia au début des années 2010. Dépourvue de ses "feuilles", les démonstrations de chaque forgeron viendront refleurir la sculpture. Pour Dominique Chambriard, vice-président de la Confrérie, "c’est une renaissance, un nouveau printemps " nécessaire pour la ville.
Mais ce n’est pas tout. Lors de cette journée, les visiteurs sont tiraillés entre coutellerie, maréchalerie, vitraux, travail du verre, de la céramique ou encore instrument de musique singulier.
"Ce sont des mondes fermés, ou peu connus. On voulait donner une vitrine à ces métiers visuels. Ça pourrait éveiller des vocations."
Arrivé de l’Yonne, le forgeron passionné n’a plus quitté Thiers et sa forge. "C’est satisfaisant de voir un objet que tu as imaginé, créé de A à Z en ayant surmonté des problèmes." Pour la mission collective, Benjamin consacrera trois heures à la lame qui fleurira l’arbre. "On espère faire rêver les gens."
Le public est bel et bien au rendez-vous. "J’ai ajouté l’évènement à mon agenda il y a deux mois", indique une retraitée thiernoise qui faisait découvrir l’univers de l’artisanat à ses petites-filles émerveillées. De leurs côtés, Annick et Alain sont impressionnés et ravis de constater "l’intelligence de la main". Mais aussi, de voir que les traditions et le savoir-faire thiernois ne se perdent pas.
"Je sonorise la matière"Une journée consacrée à l'artisanat certes, mais pas que. Au milieu des divers ateliers apparaît Willy Blix. Long manteau noir, cheveux en pétard et lunettes atypiques, il est l'auteur d'un étrange instrument de musique. Se présentant comme plasticien et musicien, le Poitevin a confectionné son outil de A à Z assemblant cuivre, bois, métal, peau... Une pièce après l'autre, l'instrument s'est construit en quatre ans. Son projet Electro aimant attire l'attention. Les visiteurs se questionnent sur l'essence de l'objet. "Quand je vais commencer à jouer, il prendra vie et ce sera un nouveau spectacle. Au final, je sonorise la matière", explique Willy. Pour lui, il est impensable de venir jouer avec une guitare électrique classique.
Restauration, buvette, spectacle et concert, pour une première, Thiers de feu a fait l’unanimité.
Elena Barbero