Le plan tactique du Clermont Foot et de Laurent Batlles a parfaitement fonctionné contre Lorient
« Je pense aux joueurs, mais aussi au staff et à toutes les parties prenantes du club parce que c’est plus facile aussi de travailler quand ça se passe bien. » C’est avec humilité que Laurent Batlles a commenté la victoire du Clermont Foot sur Lorient (2-1), vendredi au stade Gabriel-Montpied.
Engagé en remplacement de Sébastien Bichard seulement 48 heures auparavant, le nouvel entraîneur auvergnat a dit vouloir « savourer » cette soirée réussie qui fait déjà suite à celle qu’il a vécue devant sa télé, mardi, quand sa future équipe, sous les ordres d’Emmanuel Gas (*), s’imposait à Laval (2-1) avec le même onze ou presque, seul Diop étant remplacé par Bassouamina. « C’est une première idéale contre une équipe qui est un rouleau compresseur, qui mettait trois buts par match. Arriver à ne pas vraiment être mis en danger et à les battre… on est très heureux », a jugé Laurent Batlles.
(*) Ce dernier était sur le banc vendredi, avec les adjoints de Sébastien Bichard, Yann Cavezza et Jérémy Faug-Porret.
Le Lorientais Abergel surveillé de prèsQuelle part imputer à l’ancien Stéphanois dans ce succès ? Il a lui-même livré une partie de la réponse : « Ce qui m’a plu, c’est la maîtrise que l’on avait dans le jeu, notamment en première mi-temps. C’est aussi l’aspect tactique que l’on avait mis en place pour tenter de faire déjouer cette équipe ».
Un plan de jeu adapté à l’adversaire, où le 4-2-3-1 s’est souvent mué en 4-3-3 pour mieux contrarier les Bretons. Henri Saivet était au cœur de ce dispositif. « J’étais très haut sur (Laurent) Abergel pour l’empêcher de jouer. J’étais limite en marquage individuel sur lui. Il fallait le faire jouer vers l’arrière. On aurait pu être en difficulté si le jeu passait par lui. On l’a empêché d’avoir un impact sur le match », a expliqué le milieu sénégalais, aidé dans sa tâche par Johan Gastien et Habib Keïta. « Habib aussi est monté très haut sur l’autre joueur (Jean-Victor Makengo, ndlr). Ça a été bien analysé par le staff », a-t-il ajouté.
Saivet : « Des joueurs intelligents »Laurent Batlles ne s’en est pas caché. Il fallait « couper Abergel (sic), dans la qualité de passe et la qualité de jeu ». Mais il n’en a pas lâché plus. « Je ne vais pas tout dire parce que les autres peuvent s’en servir (rires), mais l’important était de couper la relation des milieux avec les attaquants, même s’ils ont joué dans un système à trois. Nos trois attaquants ont bien défendu sur leurs trois centraux et cela nous a permis de gratter des ballons. Pour autant, il fallait avoir de la maîtrise pour pouvoir les ressortir. En première mi-temps, ça a été bien. Plus compliqué en deuxième, mais on a joué différemment, avec un peu plus de transitions, de contres. Ce qui peut arriver dans un match », a-t-il convenu.
L’ex-milieu offensif aux 473 matchs en Ligue 1 a également utilisé cette application et ce sérieux pour féliciter son effectif. « Tout le monde a très bien respecté le plan de jeu, avec beaucoup d’abnégation, même si on n’a pas pu vraiment le travailler en une journée. Ils savaient qu’ils avaient de la qualité, il fallait le démontrer », a indiqué Batlles. Rejoint par Saivet : « On a des joueurs intelligents ».
« Ce que j’ai vu ce soir (vendredi), et ce que je vois aux entraînements et dans la vie de groupe, ce sont des joueurs concernés et réceptifs », a appuyé le coach, enclin à soigner la confiance de chacun : « Après, on peut rater ou réussir des choses, cela fait partie du métier ».
Sébastien Devaur