La Confédération paysanne du Puy-de-Dôme en fête, mais toujours combative
La Confédération paysanne du Puy-de-Dôme ne se voile pas la face et regarde l’actualité agricole dans les yeux. Les difficultés sont réelles et anciennes.
« Mais ce n’est pas en allant manifester dans les rues, tout péter et faire défiler des tracteurs de 200 CV qu’on va changer les choses, estime Ludovic Landais, porte-parole départemental. La solution est toujours la même : il faut se tourner vers une agriculture saine, rémunératrice et respectueuse de la planète. »
photo Franck Boileau
Faire preuve de résilience et de sobriétéLe syndicat paysan n’appelle donc pas à de nouvelles manifestations et prône toujours un changement de système : « Il faudrait faire preuve de résilience et de sobriété. Or ceux qui modélisent l’agriculture font tout pour que rien ne change. Par exemple, ils dénoncent les accords de libre-échange mais ce sont eux qui les signent. Aujourd’hui, ce qui coûte cher à la planète et aux agriculteurs, ce sont les derniers quintaux. Cette course effrénée est ridicule et montre l’aberration du système. Il faut au contraire produire moins et mieux et payer plus ceux qui vont dans ce sens. »
Défendre un autre modèle agricoleLudo Landais remarque d’ailleurs que les consommateurs sont assez clairement d’accord avec ce constat : « Nous sommes beaucoup plus nombreux que ce que les dirigeants essayent de nous faire croire. Nous sommes dans une année électorale à la Chambre d’agriculture. Nous restons combatifs pour continuer de défendre un autre modèle. »
En attendant, ce dimanche 3 novembre, dans la salle polyvalente de Cournon, les sourires étaient de mise pour la fête paysanne annuelle. Un village associatif et militant et un marché de pays étaient installés avec l’idée de partager un bon moment autour d’un bon repas et de bons produits.
photo Franck Boileau
Faire la fête et alimenter la réflexionSans oublier de solliciter les méninges : les discussions de l’année ont porté spécifiquement sur les évolutions de l’élevage puydômois avec un atelier sur les moyens d’agir face aux difficultés du métier, au dérèglement climatique, ou aux problèmes de revenu ?
La journée a débuté par une table ronde rassemblant plusieurs associations (Alternacomb, Bio63, Éleveurs Autrement, FR-Civam Auvergne et la Ferrandaise) pour échanger sur leurs manières d’accompagner les éleveurs, les bonnes pratiques rencontrées, et les modèles vers lesquels se tourner. Marc Benoit, chercheur à l’INRAe, a également présenté ses travaux sur le futur de l’élevage, notamment dans un contexte de changement climatique.
Fabrice Mina