"Ils allaient nous attaquer pour trois jambons dans le clocher ?" : dans les Puy-de-Dôme, les défenseurs de l'affinage soulagés
Bien sûr plus confidentielle, par le nombre de jambons affinés, et par le simple fait que l’église Sainte-Madeleine de Cros n’est pas une cathédrale, l’initiative portée par l’association HP&T aurait toutefois pu connaître un terme avec la décision d’interdire l’affinage du Florus Solatium en la cathédrale de Saint-Flour (lire nos précédentes éditions). Heureusement, tel n’a pas été le cas ! Les jambons pourront continuer leur (saint) affinage, dans le clocher de l'église où ils ont été placés, que ce soit dans le Cantal et dans le Puy-de-Dôme.
L’association HP&T n’a pour autre objectif que de faire rimer patrimoine naturel et patrimoine culturel. Quitte à convier le cultuel. Après tout, l’église du village bénéficie largement de ses grâces (*) ! Alors Alain Lenaud a gardé l'oeil ouvert... et vérifié la boîte aux lettres de l'association. Mais rien.
Être un trait d’union"Quand la question de Saint-Flour est arrivée sur le bureau de Madame Dati, ministre de la Culture, on a trouvé ça un peu fort… Cependant, nous n'avons pas été contactés. À aucun moment. Mais moi, les litiges et les problèmes de contentieux ne me font pas peur ! Ils allaient faire quoi ? Nous attaquer pour trois jambons qui s’affinent dans le clocher, qui ne dérangent personne et alors qu’on ne demande rien à personne ? ". Alain Lenaud balaie cette hypothèse aussi vite qu’elle est soulevée.Chaque hiver, des jambons d'Auvergne sont hissés sur la plus haute poutre de l'édifice. Ils sont descendus, au coeur de l'été pour être dégustés le jour de la fête patronale de Cros. "Aujourd’hui, à Cros, on se bat pour les questions d’environnement et pour l’alimentation durable. Notre action s’inscrit dans cette démarche. Sans oublier qu’on allie le côté patrimonial et traditionnel avec notre démarche. On se propose d’être un trait d’union entre la modernité de nos réflexions, et nos traditions. Alors, bien sûr, on a été attentifs à se qui se passait du côté de Saint-Flour. Mais on n’était pas très inquiets… On avait préparé nos arguments. Et on en avait ! On était prêts à leur les donner." (*) L’association a soutenu, aux côtés de la Drac, la restauration d’une châsse du Moyen Âge logée dans l’église Sainte-Madeleine. Un objet rare et sacré.
Marie-Edwige Hebrard