Une quinzaine de panneaux de communes de Haute-Vienne "séquestrés" par les Jeunes Agriculteurs

Où sont passés les panneaux à l'entrée des communes de Haute-Vienne ? Ce mercredi matin, une quinzaine de communes se sont retrouvées dépourvues de leurs panneaux de signalisation après une action menée par les Jeunes Agriculteurs de la Haute-Vienne dans la soirée du mardi 5 novembre.

« Le but est de "séquestrer" les panneaux des communes, de les emmener en manifestation (un mouvement dont feront partie les JA 87 est prévu mi-novembre dans le département), et de lancer un appel au secours », explique Léa Senon, jeune éleveuse de bovins limousins à Rancon, au nord de la Haute-Vienne, et représentante des JA du canton de Châteauponsac.

Des panneaux dérobés dans le nord et le sud de la Haute-Vienne

Saint-Amand-Magnazeix, Balledent, Saint-Junien-les-Combes, Rancon, Saint-Sornin-Leulac ou encore Fromental, tous ces panneaux ont été dévissés par une poignée d'agriculteurs en colère, et conservés précieusement. Au sud de la Haute-Vienne, ce sont les communes de Vicq-sur-Breuilh, Magnac-Bourg, La Porcherie ou encore Saint-Germain-les-Belles qui ont vu leur panneau se volatiliser.

« Ce n'est pas méchant, poursuit la référente des JA à Châteauponsac. Le but, c'est aussi d'interpeller les maires et qu'ils nous suivent dans ce mouvement. On veut qu'ils viennent avec nous, et que les panneaux de leur commune soient affichés fièrement lors des manifestations. »

En novembre 2023, les panneaux avaient été retournés en Haute-Vienne. Un an plus tard, et après des « promesses non tenues en janvier dernier par le gouvernement qui nous laisse sur une note amère », selon Léa Senon, les revendications n'ont pas changé.

« Mercosur, ça nous met fortement en péril »

« On s'inquiète fortement d'un accord de libre échange entre l'Union européenne et le Mercosur (marché commun du Sud regroupant plusieurs pays d'Amérique du Sud), peste la jeune agricultrice. On est tellement oppressé par les normes, des cahiers des charges que l'on s'efforce de respecter, que de voir les collectivités locales ravitaillées par de la viande sous OGM et pesticides venant d'Amérique du Sud, ça nous met fortement en péril. »

Rejoindre le mouvement des JA 87 et leur appel de détresse, c'est le prix de la rançon à payer pour les élus locaux s'ils veulent retrouver leur panneau d'entrée de ville.

« Quand c'est trop gentil, les gens ne comprennent pas. On aimerait ne pas faire tout cela, mais c'est pour la bonne cause », conclut la représentante des JA dans le nord de la Haute-Vienne.

Thibaut Dailler