A Moulins, un an après, comment le nouveau pont a-t-il redistribué le trafic ?
Le 18 novembre marquera le premier anniversaire de l’ouverture d’un deuxième pont sur l’Allier, à Moulins. Ce nouvel ouvrage de franchissement, qui n’a toujours pas de nom, a logiquement rebattu les cartes des flux d’automobilistes et de cyclistes et piétons, répartissant le trafic entre les deux ouvrages.
Plus de bouchons, ni d’attentes interminables pour les automobilistes aux heures de pointe. L’infrastructure a aussi permis un développement des modes doux, pour passer d’une rive à l’autre. C’était un des objectifs de Moulins Communauté, « favoriser l’utilisation du vélo, en connectant les différentes voies cyclables de la ville ».
7.000 véhicules par jourLe pont Regemortes est beaucoup moins congestionné par les voitures, depuis l'ouverture du deuxième pont et la transformation d'une des voies routières en piste cyclable. Photo Corentin GaraultAvant la création du deuxième pont, le pont Régemortes était emprunté en moyenne par plus de 22.000 automobilistes, ce qui rendait dangereux le franchissement, à vélo, du pont. Un chiffre tombé à environ 15.000 aujourd’hui, puisque 7.000 véhicules empruntent chaque jour le nouveau pont d’après les comptages effectués par Moulins Communauté. La ville de Moulins avait profité de l’ouverture du nouveau pont pour tester une voie cyclable provisoire sur le pont Régemortes, grâce à la suppression d’une des deux voies permettant jusqu’à présent aux automobilistes d’entrer dans Moulins. Cette voie s’inscrit dans le prolongement de celle existante, rue Félix-Mathé, entre la rivière et les complexes sportifs.
Le marquage routier de la piste cyclable devient permanent au pont Régemortes. Photo Corentin Garault Les capteurs positionnés par Moulins Communauté ont montré l’importance de la fréquentation de la voie cyclable du pont Régemortes : 430 passages par jour en période estivale, et 280 par jour depuis le début de l’année. Et des pointes à près de 600 personnes, dimanche 14 avril et dimanche 4 août. Le large trottoir pensé pour les mobilités douces sur le second pont est moins utilisé par les cyclistes : 90 passages par jour seulement en moyenne depuis début 2024 pour un total de 24.553 depuis début 2024. Pour le cabinet du maire, cela s’explique « parce que les cyclistes viennent majoritairement du quartier de la Madeleine et de Neuvy pour gagner le centre-ville ».
Au vu des chiffres de fréquentation, Moulins Communauté a jugé « l’expérimentation de la piste cyclable du pont Régemortes positive » et a décidé de rendre cette voie cyclable bidirectionnelle définitive.
Points noirsVoir des vélos emprunter le pont Régemortes était impensable, il y a un an encore, avant l'ouverture du deuxième pont.« On pensait pérenniser cette voie cyclable lors des travaux de rénovation qui seront entrepris par le Conseil départemental », explique le directeur du cabinet du maire, « mais ces travaux ne se feront pas dans un futur proche, on a donc préféré le faire tout de suite ». Le marquage en blanc vient d’être réalisé ce début de semaine par une entreprise nivernaise. Des plots blancs ont été installés, en attendant de pouvoir installer des bordures adaptées, en lien avec le Département, « pour améliorer la sécurité des cyclistes ». Points noirs, les deux ronds-points aux deux extrémités du pont, dont celui côté ville, que les cyclistes sont obligés de traverser, par exemple, lorsqu’ils viennent de la piscine l’Ovive et veulent traverser le pont, ce qui les contraint à gagner la voie opposée. Pas toujours simple, malgré les priorités aux cyclistes mises en place.
Deux pistes cyclables souhaitées, à termeCette piste cyclable est bidirectionnelle. À terme, l'Agglo souhaite en créer deux, une de chaque côté du pont. Photo Corentin Garault
« Ce qu’on souhaite faire, quand le pont sera rénové par le Conseil départemental, c’est une piste cyclable de chaque côté. Mais ce n’est pas possible pour l’instant, car cela implique de mener des travaux sur les structures et ce n’est pas dans la compétence de l’agglo, mais du Département. Nous ne pouvons intervenir que sur la couche de roulement ».
Ariane Bouhours