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Ноябрь
2024

Au procès de l'ancien curé de Massiac, l'écho des victimes du passé : "C'est un piège qui s'est refermé sur moi"

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Il se tient au fond de la salle, à droite, discret. Physiquement, il ne peut pas se tenir plus loin du père Philippe Pouzet, accusé de viols et d'agressions sexuelles par quatre enfants d'une même famille, en 2017.

Il a aujourd'hui 44 ans, et a connu le père Pouzet en 1994. L'homme se rapproche de lui, lui propose des cigarettes, des verres d'alcool. Puis il l'agresse sexuellement. Les faits étaient restés enfouis, il les dénonce finalement en 2018, quand il apprend que l'ecclésiastique est incarcéré. Il porte plainte. Les faits qui le concernent ne sont pas prescrits, à douze jours près.

Il n'a pas de colère. "J'ai appris à vivre avec. Cela m'a fait du mal, jeune. Ça continue aujourd'hui." Il reconnaît avoir aujourd'hui un problème avec l'alcool, n'ose pas faire un lien direct. Il apporte son écot au dossier, décrit l'approche de l'ecclésiastique, comparable à ce qu'il s'est passé à Massiac. 

Deux autres témoins s'avancent. Ils ont la cinquantaine. Ils étaient enfants à l'internat de Sommières (Gard), en 1984. Le soir, quand les feux étaient éteints, le père Pouzet les invitait dans sa chambre de surveillant, dans "une ambiance de confessionnal". Le curé se frotte contre les enfants âgés de 12 à 15 ans. Le mardi l'un, le mercredi l'autre. Un troisième garçon n'a pas été entendu. "Il s'est suicidé", croit savoir un témoin.

Les mêmes approches

Le premier a parlé, mais son père n'a jamais été mis au courant et sa mère n'a pas voulu porter plainte. Depuis qu'il a été entendu par les enquêteurs, il est en arrêt de travail, "j'ai été bouleversé. Actuellement, j'y repense".

L'autre témoin avait été à la gendarmerie avec ses parents, à 12 ans. "Il a fallu un peu de courage", euphémise-t-il. Le père Pouzet est condamné à trois mois de prison avec sursis. Lui, il est déscolarisé.

On a vu une responsable qui nous a dit : "Le père Philippe a eu un égarement. Il faut lui donner une autre chance"

Enfant de forain, "c'est classique pour nous, mais mes parents avaient, à l'origine, choisi une voie pour moi". Il n'en tire pas de conséquences. "C'est comme ça..."

Il s'excuse. "Il aurait dû être surveillé, interné. Je suis désolé de ce qu'il s'est passé ensuite." Ce n'est pas la seule ancienne victime qui culpabilise des agissements du père Pouzet. Agé de 13 ans, au début des années 90, un autre témoin raconte les mêmes approches de l'ecclésiastique, entre figure d'autorité et proximité. Les enquêteurs ont retrouvé sa trace, notamment grâce à un courrier qu'il a envoyé au curé alors que ce dernier veut rester en contact : "J'ai aimé le séjour à Venise, sauf les soirées."

Les faits se déroulent cette fois en Italie. Les mêmes abus sont décrits, alors que le curé est son professeur particulier à Rome. L'accusé est ensuite renvoyé en France. Depuis, le témoin s'est construit une vie dont il parle fièrement. Il n'attribue pas de conséquences particulières aux faits, mais "j'ai des enfants et ils ne sont jamais seuls avec un homme." Puis il culpabilise. "Moi, j'ai tourné la page, je n'ai pas parlé. Je me sentais en faute moi-même. Je m'excuse auprès des victimes qui ont suivi."

Sans un bruit

Le dernier a dit non. C'est le plus jeune, les faits datent de 2001, il était tout juste majeur. Il a repoussé celui qui est devenu prêtre, à Saint-Flour. Ensuite, il dénonce les faits à l'évêque, en 2012 : "Il m'a répondu laconiquement, sur une carte de visite. J'ai trouvé ça déplacé. Il voulait savoir si j'étais mineur ou majeur. J'ai répondu que j'étais majeur, je n'en ai plus entendu parler."

Le témoignage réveille les peurs. "J'ai pris des médicaments pour venir aujourd'hui. Après, ça ira, ça retournera dans un tiroir et on continuera. Mais ça marque. J'ai été trahi." Comme les autres, il n'attribue pas de conséquences précises, ne veut pas se faire plaindre. Il n'y a pas d'éclats de voix, de colère. Plutôt une lassitude.

Seul le premier témoin a verbalisé une demande, très précise, à la cour et aux jurés, d'une voix calme.

Faites votre travail !

Il retourne à sa place, sans un bruit. Au fond de la salle. Le plus loin possible, physiquement, du père Pouzet.

Pierre Chambaud




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