Puy-de-Dôme : le refus d'obtempérer avait duré près de 15 kilomètres
Alors qu’ils effectuent une opération de contrôle en périphérie de Thiers, le lundi 4 novembre, peu après 16 heures, les gendarmes du peloton motorisé aperçoivent, à hauteur de l’intersection entre la rue du Torpilleur-Sirocco et la départementale 906, une Peugeot 205 dont le conducteur semble ignorer le Code de la route, entre circulation sur la voie de gauche et franchissement d’une ligne continue.
Alors que les militaires décident de le contrôler, il prend la fuite en direction de Courpière. La course-poursuite, émaillée de nombreuses infractions routières, ne prendra fin que 15 km plus loin, à hauteur de Sermentizon, lorsque la 205 quitte la route et finit au fossé.
Coutumier des refus d'obtempérerIl s’avère rapidement que l’automobiliste, Taieb Chnaki, 27 ans, roule sans permis, qu’il est sous l’emprise de stupéfiants et qu’il a déjà été condamné à trois reprises pour des refus d’obtempérer, en 2015, 2016 et 2021, mais aussi, à deux reprises, pour des conduites sans permis, en 2015 et 2021…
Un "palmarès" qui lui a valu d’être jugé en comparution immédiate, ce mercredi 6 novembre, devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.
Comparaissant détenu, il a expliqué avoir "emprunté", à son insu, la voiture de son beau-père, ce jour-là, "pour pouvoir absolument aller au travail".
"Je sais aujourd’hui que c’était un mauvais choix, a-t-il ajouté. J’ai paniqué en voyant les gendarmes. J’aurais pu causer un accident ou blesser quelqu’un sur la route"
Il a même fini par admettre, face au résultat incontestable des analyses, l’usage de cannabis, après avoir maintenu dans un premier temps qu’il ne consommait "que du CBD". La découverte, chez lui, en perquisition, d’une balance de précision, d’une petite quantité de résine et d’un grinder avait, de toute façon, déjà orienté la procédure vers une consommation de stups…
Le tribunal suit les réquisitions du ministère public : seize mois ferme et mandat de dépôtLa procureure de la République, Fabienne Cancelier, l’a décrit comme "un habitué des refus d’obtempérer". "Face à ses antécédents, on a du mal à croire à l’argument de la panique. J’y vois plutôt une volonté délibérée de fuir les gendarmes". Elle a requis un total de seize mois de prison, avec mandat de dépôt.
"L’incarcérer pour une telle durée n’est pas la solution, alors qu’il commence à se réinsérer et à se stabiliser. Il y a d’autres alternatives", a plaidé Me Bertrand Chautard en défense.
Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public.
Christian Lefèvre