Il avait semé la terreur dans une pharmacie de Brives-Charensac

Le 16 décembre 2022, un homme instable psychologiquement avait semé la terreur dans la pharmacie de Brives-Charensac en frappant une employée et un client au visage. L’individu âgé de 48 ans, sous curatelle, était domicilié tout près de l’officine.Ce vendredi soir juste avant la fermeture, il voulait ses médicaments mais n’avait pas l’ordonnance nécessaire pour se les faire délivrer. Le refus des pharmaciennes a provoqué sa colère. L’homme à la carrure imposante était passé par-dessus le comptoir, frappant de coups de poing au visage, ceux qui se dressaient sur son chemin. L’un des clients de la pharmacie, venu défendre le personnel agressé, en avait fait les frais lui aussi.Le prévenu comparaissait en visioconférence depuis un centre de détention où il purge une peine jusqu’en mai 2026 pour avoir frappé un passant et tenté d’étrangler un policier près de la Médiathèque de Brives-Charensac en avril dernier… La juridiction du Puy l’avait condamné à 22 mois de détention (1 an ferme plus la révocation d’un sursis de 10 mois). Il a contredit l’intégralité de la présentation des faits réalisée en début d’audience par la présidente. « Ce qui s’est passé c’est que j’étais dans la file d’attente. Il y avait beaucoup de monde et on m’a bousculé. On m’a poussé dans le dos pour arriver jusqu’à la pharmacienne. »Le rapport d’expertise psychiatrique fait état d’une personnalité “borderline”, mais accessible à la sanction pénale si elle n’est pas soumise à des produits toxiques. « C’est vrai que j’ai frappé le client, mais pas les pharmaciennes. Je n’ai pas essayé de prendre les cachets de force. C’est la pharmacienne qui m’a proposé la caisse. »Une déclaration qui a choqué l’une des professionnelles de santé qui s’est constituée partie civile à l’audience. La jeune femme a tenu à témoigner à la barre du tribunal pour raconter la peur qui était la sienne, les jours suivants, de le voir revenir, sachant qu’il habitait juste à côté.Le Ministère public a retenu l’altération du discernement pour « les faits particulièrement graves commis par cet homme. Les professionnels de santé n’ont pas à aller au travail avec la boule au ventre ». La substitut du procureur, Chloé Carayannakis, a requis 6 mois de prison ferme.« Je comprends l’émoi que cette scène a créé dans la pharmacie, mais c’est un homme qui est en difficulté psychiatrique depuis des années », a plaidé Me Nicolas Ogier pour sa défense. Le prévenu a été condamné à une peine de trois mois ferme qui devra être exécutée dans la continuité de sa détention actuelle. Il devra également dédommager ses victimes. 

Céline Demars