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Ноябрь
2024

Nouvelle histoire économique du Consulat et de l’Empire, Thierry Lentz

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Rendre compte de la Nouvelle histoire économique du Consulat et de l’Empire, Passés / Composés ,  2024,  585 pages,  sous la direction de Thierry  Lentz , n’est pas chose aisée. 38 chapitres, 20 auteurs différents, et une volonté clairement affichée d’un programme de recherche qui a pour ambition de ramasser en une seule gerbe l’intégralité des dimensions d’une histoire économique, mais simultanément sociale d’une des périodes les plus riches de l’histoire humaine.

Dans sa présentation le maître des études napoléoniennes, Thierry Lentz , qui a dirigé et coordonné l’ouvrage explique que ce dernier est le fruit de trois ans de travail et d’échanges au sein de l’Institut Catholique de Vendée avec l’actif concours de la fondation Napoléon qu’il dirige en compagnie de Pierre Branda son talentueux directeur scientifique. Le plan est simple, cohérent et lisible en cinq parties , d’abord Hommes et idées , puis Cadres et institutions,  qui sont suivies de Conjonctures et événements , qui précèdent Régions et activités , et enfin Économie de la guerre. Dans les propos qui suivent nous nous attacherons plus particulièrement aux deux premières parties et aux développements ultimes ,  non sans signaler cependant quelques articles notables de la troisième partie , laissant par contre de côté les chapitres  Régions et activités , non point que cette partie soit inintéressante , bien au contraire, mais ces essais d’économie régionale,  locale et spatiale sont d’une extrême spécialisation , et il est hors de notre portée de pouvoir porter une appréciation sur des papiers relatifs à la viticulture en Gironde , ou l’artisanat à Marseille,  ou enfin la soierie lyonnaise sous le Consulat et l’empire .

Après une courte présentation par Thierry Lentz, p. 11 -12 , la première partie comprends 6 chapitres p. 15 à 69. Le chapitre premier est un panorama de l’économie politique lors de l’avènement de Napoléon Bonaparte.    Thierry Lentz souligne le foisonnement intellectuel de cette période dont le renouvellement doctrinal et scientifique ne laisse pas indifférent l’empereur qui  trouve cependant une occasion de développer un scepticisme , sous le pâle motif du pragmatisme. Le chapitre  2,    de François Houdecek , s’interroge intelligemment sur la pensée économique de Napoléon à travers ses écrits pour conclure que la pensée économique de Napoléon a pour caractéristique de n’en être pas une. Le chapitre 4 , sous la plume savante de Pierre Branda , se demande si Napoléon fut interventionniste . Une analyse serrée permet à l’auteur du chapitre de conclure que certes,  ici ou là,  il le fut , mais de façon très prudente et mesurée. Le chapitre suivant intitulé – Jean-Baptiste Say , bien plus qu’un vulgarisateur de l’économie politique britannique est un modèle , tant pour l’étudiant qu’un régal intellectuel pour le lecteur. Le jeune brillant historien Romain Trichereau fait preuve d’une connaissance très fine , subtile et analytique de la pensée de celui qui mit en ordre les intuitions fascinantes,  mais quelquefois désordonnées d’Adam Smith . L’appareil de notes est impressionnant. Le chapitre qui clôt cette première partie est consacré  à Sismondi. Jean-Pierre  Deschodt , savant réputé sur le dix-neuvième siècle et le socialisme , le présente au total comme s’inscrivant selon lui dans le courant libéral social, point de vue intéressant , quoique assez hétérodoxe comparé à la plupart des manuels en histoire de la pensée économique.

La deuxième partie Cadres et  institutions comprends huit chapitres p. 73 – 151. Elle débute par un article fort savant de l’historienne des institutions Anne Reverso sur le code de commerce qu’elle présente comme étant le mal aimé des codes napoléoniens. L’érudition est impeccable , et l’appareil de notes de bas de page et exhaustif. L’article suivant de la plume de Pierre Branda s’intéresse à la pression fiscale sous Napoléon. Le travail sur les données quantitatives est impressionnant,  et l’auteur peut légitimement conclure que le relativement faible taux de pression fiscale , se prolongeant bien au-delà du Consulat de l’ Empire,  contribua au 19e siècle  à favoriser très largement la croissance. Le chapitre 9  de Thierry Lentz , complétée par des encadrés de  Pierre  Branda,  conte comment la Banque de France passa de l’indépendance à la tutelle. Les mêmes auteurs consacrent le chapitre suivant au système bancaire privé. Ils réalisent un triplé avec le chapitre 11 dans lequel Thierry Lentz se demande si le ministère des manufactures et du commerce n’a pas été le premier ministère de l’économie de l’époque contemporaine. Dans la foulée, Thierry Lentz consacre une réflexion à la monnaie joliment intitulé « une monnaie surtout sonnante et trébuchante ». Vu sa spécialité on ne sera pas étonné que Jean-Pierre  Deschodt ,  le grand spécialiste des questions ouvrières et sociales au 19e siècle , consacre  un savant chapitre 13 à la législation ouvrière. Le chapitre 14  dédié à l’émergence de la question sanitaire à Marseille aurait certainement trouvé une meilleure place dans la quatrième partie sur Régions et activités.

La troisième partie de cet ouvrage impressionnant a pour thème :   Conjonctures et événements. Il s’étend sur 14 chapitres. P 153 -337. Et s’ouvre par un chapitre fort suggestif de Thierry  Lentz intitulé De  l’embellie du Consulat à la grande crise finale. Dans un long chapitre, presque une très belle notice , Chantal Prévot , responsable des bibliothèques de la Fondation Napoléon , s’essaie à mesurer le coût de la vie sous le premier Empire.  Le chapitre est une incontestable réussite . Les données chiffrées sont extrêmement éclairantes. Le long chapitre de Thierry  Lentz sur le commerce extérieur est lui aussi extrêmement documenté . Le même nous confirme dans le chapitre 18 que la France était une grande puissance agricole. Les chapitres 19 à 28 sont très spécialisés , et sans doute trop pour que l’auteur de cette recension puisse en  rendre correctement avec justice et justesse. On signalera  cependant le chapitre 25 de Thierry  Lentz sur La déroute des négociants réunis, mais également l’excellent chapitre : Un voyage d’observation économique à la fin de L’Empire : la tournée de  Pelet de la Lozère. Cela ne devrait pas surprendre puisque l’auteur Charles – Éloi Vial est conservateur au département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de France et auteur,  malgré son jeune âge , d’ouvrages déjà considérés comme des classiques.  Le dernier est paru chez Perrin en 2024,  une biographie de  Marie – Antoinette . Le court chapitre 28 :  Faste et démesure : le mariage de Napoléon premier est tout à fait instructif . L’auteur Hélène Delalex est Conservatrice du patrimoine au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Pour notre part nous avons été moins  convaincus par le chapitre qui s’essaie à mesurer le risque souverain en  France et en Grande-Bretagne pendant la période considérée . L’exercice de remembrement est louable , mais en matière d’histoire , surtout dans un ouvrage aussi rigoureux,  une reconstitution aléatoire est un pari risqué.

Nous avons déjà précisé que pour des raisons d’incompétence,  il ne serait ni  sérieux, ni honnête , de restituer l’essentiel de la 4e partie ( chapitres 29 à 34 ) , intitulée Régions et activités , ce qui ne signifie pas qu’elle présente moins d’intérêt que les autres.

L’ouvrage se termine par une cinquième et dernière partie,  évidemment incontournable ,  Économie de la guerre. Ce dernier ensemble commence par un article exemplaire du doyen Jean-François Brun , titré :  quelle économie pour la guerre ? . Suit un solide chapitre sur le coût des constructions navales sous l’ Empire,  puis Thierry  Lentz s’attaque à l’arme de la fausse monnaie dans le chapitre 37,  et enfin le chapitre 38 , écrit par Pierre Branda , mesure le prix de la gloire napoléonienne. L’auteur se demande si le pari napoléonien de la guerre payant la guerre a bien été tenu, mais également si un autre financement était possible . Il démontre au total que malgré le désastre final le déficit impérial a été mesuré . Il suggère enfin, chose souvent trop peu soulignée , que la différence de moyens entre l’Angleterre et la France est peut être la cause , jamais signalée , mais bien réelle , qui fut fatale à Napoléon.

Au total un ouvrage exemplaire s’agissant tant de la forme que du fond.  Elle renouvelle presque totalement la matière de l’histoire économique et sociale du  Consulat et de l’ Empire.   Incontestablement il y aura une bibliographie jusqu’à cet ouvrage,  et depuis cet ouvrage.  On ne peut qu’en  remercier chaleureusement Thierry  Lentz , Pierre  Branda ,  les auteurs, l’ Institut  Catholique de Vendée, son centre de recherche le CRICES,  et la remarquable idée d’avoir créée au sein de cette institution une chaire Napoléon unique  dans le paysage universitaire français.

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