Proche-Orient : plus de 200 enfants tués au Liban en moins de deux mois
Alors que les frappes israéliennes au Liban se poursuivent, et que les échanges de tirs avec le Hezbollah continuent, un responsable libanais a déclaré lundi soir à l’AFP que le Liban était "très positif" face à la proposition américaine de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Les pays du G20, réunis au Brésil, soutiennent un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, ont-ils déclaré dans leur déclaration conjointe publiée lundi soir.
Les infos à retenir
⇒ Plus de 200 enfants tués au Liban en moins de deux mois, selon l’Unicef
⇒ Le Liban "très positif" au sujet du plan américain de cessez-le-feu
⇒ Les raids israéliens sur Beyrouth se poursuivent tandis que le Hezbollah poursuit des attaques de drones
Plus de 200 enfants tués au Liban en moins de deux mois
Près de deux mois après le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah, plus de 200 enfants ont été tués au Liban, a alerté l’Unicef ce mardi, soit en moyenne "plus de trois" par jour.
"Bien que plus de 200 enfants aient été tués au Liban en moins de deux mois, une tendance déconcertante se dégage : ces morts sont accueillies avec inertie par ceux qui sont en mesure de mettre un terme à cette violence", a déclaré un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance, James Elder, lors d’un point de presse à Genève. "Nous devons espérer que l’humanité n’assistera plus jamais à un tel carnage d’enfants comme à Gaza, mais il y a des similitudes effrayantes pour les enfants du Liban", a-t-il affirmé. "Au Liban, de la même manière qu’à Gaza, l’intolérable se transforme tranquillement en acceptable", a ajouté le porte-parole, dénonçant "une normalisation silencieuse de l’horreur".
L’Unicef "ne nomme pas" les responsables "mais quiconque suit les médias devrait avoir une idée assez précise de la manière dont ces enfants ont été tués, de l’endroit d’où les roquettes ont été tirées, de l’endroit où ces enfants se trouvaient, de l’endroit qu’ils fuyaient…. la même chose qu’à Gaza", a relevé le porte-parole.
Le Liban "très positif" au sujet du plan américain de cessez-le-feu
Alors qu’un émissaire américain est arrivé ce mardi au Liban pour discuter d’une trêve entre Israël et le Hezbollah, le Liban s’est dit lundi "très positif" au sujet de la proposition américaine de cessez-le-feu. "Nous avons fait beaucoup de progrès", a dit à l’AFP un responsable qui suit les négociations, qui a requis l’anonymat. Le Liban finalise ses "remarques" avant de transmettre sa réponse aux Etats-Unis, a-t-il ajouté. L’ambassadrice américaine au Liban, Lisa Johnson, avait soumis jeudi dernier aux responsables libanais une proposition visant à mettre fin à ce conflit.
Plus tard lundi, le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, a déclaré que les Etats-Unis avaient "partagé des propositions, à la fois avec le gouvernement libanais et le gouvernement israélien. Les deux parties ont réagi aux propositions que nous avons mises en avant". "Il y a eu un échange d’idées" sur la façon de "mettre en œuvre dans son intégralité la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, que nous estimons être dans l’intérêt de tous", a-t-il dit aux journalistes. "Nous restons engagés dans ce processus."
L’initiative américaine dont le texte n’a pas été dévoilé porte notamment sur un cessez-le-feu et une application de la résolution 1701 selon les responsables libanais. Cette résolution qui prévoit la cessation des hostilités des deux côtés avait permis de mettre fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. Elle stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus soient déployés à la frontière sud du Liban, actant un retrait des combattants du Hezbollah vers des zones plus au nord mais aussi celui des soldats israéliens du territoire libanais.
Israël "mènera des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas d’accord de cessez-le-feu au Liban, a toutefois déclaré lundi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Un responsable libanais a affirmé la semaine dernière à l’AFP que son pays ne pouvait pas accepter qu’Israël puisse mener des frappes au Liban après un cessez-le-feu.
Sirènes d’alerte dans le centre d’Israël après des tirs depuis le Liban
Des sirènes d’alerte antiaérienne ont été déclenchées ce mardi matin dans le centre d’Israël après des tirs de projectiles depuis le Liban, a annoncé l’armée israélienne. Après des alertes dans la plaine du Sharon et dans la région métropolitaine de Tel-Aviv, environ cinq projectiles ont été détectés en provenance du Liban, a indiqué l’armée dans un communiqué, précisant que certains avaient été interceptés.
Lundi, une femme a été tuée dans la chute d’une roquette à Shfaram (nord) selon les pompiers. Cinq personnes ont été blessées à Ramat Gan, dans la banlieue de Tel-Aviv, dont une femme grièvement, après l’interception d’un missile tiré du Liban, selon l’armée et les secours. Environ 100 projectiles ont été tirés hier par le Hezbollah sur Israël, d’après l’armée. En soirée, le Hezbollah a par ailleurs affirmé avoir lancé dans la journée une attaque de drones explosifs contre des cibles militaires à Tel-Aviv. Le mouvement a dans la nuit ajouté avoir abattu un drone israélien dans le nord du Liban ainsi qu’avoir lancé une salve de roquettes vers Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël.
L’armée israélienne poursuit ses frappes de son côté. Elle a visé le centre de Beyrouth lundi, faisant au moins cinq morts dans le quartier densément peuplé de Zokak el-Blatt, selon le ministère de la Santé libanais. L’Agence nationale d’information libanaise (ANI) a parlé d’une attaque de "drone de l’ennemi" contre ce secteur, situé à environ 400 mètres du Grand Sérail, siège du Premier ministre libanais, et à proximité d’une zone où se trouvent des ambassades. L’ANI a ensuite fait état d’une frappe de drone israélien tôt ce mardi sur un immeuble du sud-ouest de la capitale libanaise, évoquant "de nombreux blessés". Après les frappes du week-end, le ministère de l’Education libanais a ordonné la fermeture lundi et mardi des écoles à Beyrouth.
Le G20 appuie un "cessez-le-feu" à Gaza et au Liban
Les pays du G20 se sont dits "unis pour soutenir un cessez-le-feu" à Gaza et au Liban, dans la déclaration conjointe du sommet de Rio de Janeiro publiée lundi soir.
"Tout en exprimant notre profonde inquiétude au sujet de la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et l’escalade au Liban, nous soulignons la nécessité urgente d’étendre le flux de l’assistance humanitaire et de renforcer la protection des civils", affirment également les membres du groupe des plus grandes économies de la planète dans cette déclaration.