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Elon Musk vs ChatGPT : pourquoi l'allié de Donald Trump est-il en croisade contre OpenAI ?

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Cette fois, Elon Musk n’a pas proposé de combat de catch. Mais c’est tout comme. Selon The Information, le milliardaire a de nouveau demandé à la justice américaine d’empêcher OpenAI de se transformer en entreprise à but lucratif. Le patron de SpaceX et de Tesla avait pourtant participé à la création de cette entité pionnière de l’IA générative. Mais il a quitté l’aventure en 2018. Depuis, Elon Musk critique avec férocité l’évolution d’OpenAI.

La première cible de ses critiques ? La "fermeture" progressive de la recherche menée par l’organisme. Comme son nom l’indique, OpenAI s’est construit avec la volonté de mettre l’IA au service de tous. Il mettait initialement beaucoup en avant la volonté de partager ses travaux en "open source". L’entreprise affirme désormais que les recettes de ses modèles les plus avancées sont trop sensibles pour être mises dans les mains de n’importe qui. Une idée qui fait débat dans la communauté tech. Certains pontes du secteur, notamment le prix Turing Yann Le Cun (directeur de l’IA de Meta) estiment que la transparence de l’open-source est la meilleure manière de rendre cette technologie sûre. D’autres chercheurs ont cependant des vues similaires à OpenAI et réprouvent la diffusion des modèles d’IA.

Quoiqu’il en dise, Elon Musk ne s’y est d’ailleurs pas entièrement résolu lorsqu’il a lancé sa propre startup xAI. Comme le français Mistral, il a dévoilé les "poids" de son modèle d’IA Grok, ce qui permet à tout un chacun d’utiliser cette version et de construire des outils adjacents. Mais il ne dévoile pas les données sur lesquelles le modèle a été entrainé. L’ingrédient secret grâce auquel il peut espérer développer des modèles plus compétitifs que ceux de la concurrence.

La structure d’OpenAI est cependant la principale cible des critiques d’Elon Musk. En 2019, l’entité à but non lucratif a créé une filiale à but lucratif plafonnée. "Nous avons commencé à comprendre, dès début 2017, que construire une intelligence artificielle générale allait nécessiter une puissance de calcul immense […] Nous avons tous compris que nous aurions besoin de beaucoup plus de capital pour mener à bien notre mission - des milliards de dollars par an, ce qui était beaucoup plus que nous, et Elon en particulier, pensions pouvoir lever en tant qu’entité à but non lucratif", fait valoir OpenAI sur son site.

Fusionner OpenAI à Tesla

Elle n’a pas tort. Les puces sophistiquées de Nvidia coûtent de 15 à 30 000 euros pièce. Et pour rivaliser avec OpenAI, des groupes comme Meta les achètent par centaines de milliers. Construire ces modèles nécessite par ailleurs d’attirer et garder des chercheurs de pointe que les géants de la tech chassent au quotidien à coups de gros chèques. OpenAI n’est du reste pas la première entité caritative à ouvrir une filiale à but lucratif, pour financer sa mission.

Ce qui est inédit dans sa situation, c’est le succès que ladite branche a rencontré. OpenAI a attiré des investissements d’envergure et sa valorisation a grimpé en flèche. Elle se situe désormais à 157 milliards de dollars. "La filiale à but lucratif a une réussite commerciale et financière trop importante pour rester véritablement subordonnée au conseil", confiait à L’Express en septembre dernier Bruce Kogut, professeur de stratégie et fondateur du projet "Business, IA et Démocratie" à l’école de commerce de Columbia. Selon plusieurs médias américains, OpenAI tente d’ailleurs de faire évoluer sa structure vers un modèle d’entrpeise plus simple de type B-Corp.

Ceux qui ont soutenu le projet initial n’approuveront peut-être pas cette mutation. Et si elle se concrétise, il faudra que le partage des biens entre la sphère non lucrative et la branche commerciale se fasse de manière rigoureuse, vu les montants en jeu. Ce qui agace Elon Musk se niche ailleurs cependant. Dans un texte publié en mars dernier, OpenAI affirme ainsi qu’Elon Musk soutenait au départ sans réserve l’idée de créer une filiale à but lucratif : "Elon voulait une participation majoritaire […] et être le PDG." OpenAI précise cependant ne pas s’être entendu avec Elon Musk sur les contours de ce projet : "Nous estimions contraire à notre mission de laisser à n’importe quel individu un contrôle absolu sur OpenAI. Il a alors suggéré de fusionner OpenAI à Tesla […] Peu de temps après, il a choisi de quitter OpenAI, affirmant que notre probabilité de succès était de zéro et qu’il allait construire un champion de l’IAG au sein de Tesla."

Que les tribunaux lui donnent tort ou raison, Elon Musk a en tout cas gagné un soutien de poids en novembre, avec la victoire de Donald Trump. Le patron de Tesla et SpaceX qui a mis au service du républicain ses ressources financières et son réseau social X a désormais l’oreille du président réélu qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2025. Un gros problème pour Sam Altman qui a de grandioses projets d’infrastructures pour soutenir sa course dans l’IA. Et aura du mal à les concrétiser si la Maison-Blanche lui met des bâtons dans les roues. Le 1er décembre, Sam Altman a déclaré à Fox News que Donald Trump sera "très bon" pour le secteur de l’IA. Reste à voir s’il sera sensible au compliment.




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