EN DIRECT. Syrie : les rebelles se sont emparés de la ville de Deir Ez-Zor dans l’Est
Deux jours après la chute du pouvoir de Bachar el-Assad lors d’une offensive fulgurante d’une coalition de rebelles, un Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammed al-Bachir, a été nommé. Mardi, il a promis calme et stabilité aux Syriens.
Les infos à retenir :
⇒ Les rebelles syriens se sont emparés de la ville de Deir Ez-Zor dans l’Est
⇒ Le Premier ministre chargé de la transition promet la stabilité
⇒ 218 morts dans des combats entre forces pro-Ankara et pro-kurdes en trois jours
Les rebelles syriens se sont emparés de la ville de Deir Ez-Zor dans l’Est
Les rebelles syriens qui ont pris le pouvoir à Damas après avoir chassé Bachar el-Assad ont annoncé mardi s’être emparés de la ville de Deir Ez-Zor dans l’est du pays, une ONG affirmant que les forces kurdes présentes dans la ville s’étaient retirées.
"Nos forces se sont emparées de la totalité de la ville de Deir Ez-Zor", ont indiqué les rebelles dans un communiqué. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a indiqué que les forces kurdes s’étaient retirées en direction des localités environnantes, avant la prise de contrôle par des combattants arabes locaux qui ont rejoint les rangs des rebelles après leur offensive éclair lancée le 27 novembre.
Le Premier ministre chargé de la transition promet la stabilité
Tout juste nommé, le Premier ministre, Mohammed al-Bachir, a promis le calme et la stabilité aux Syriens. "Il est temps pour ce peuple de jouir de la stabilité et du calme […] et de savoir que son gouvernement est là pour lui fournir les services dont il a besoin", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne Al-Jazeera. Il a présidé une réunion regroupant les nouveaux ministres et ceux du pouvoir déchu. "La mission du gouvernement intérimaire consiste à préserver la stabilité des institutions et à éviter la désintégration de l’Etat", a-t-il dit.
Abondant dans le même sens, Abou Mohammed al-Joulani, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) à la tête de la coalition rebelle, a affirmé à Sky News depuis Damas que "les gens sont épuisés par la guerre. Le pays n’est pas prêt pour une autre, et ne va pas se retrouver dans une autre (guerre)".
218 morts dans des combats entre forces pro-Ankara et pro-kurdes en trois jours
Des combats entre forces pro-Ankara et pro-kurdes ont fait 218 morts en trois jours dans le nord de la Syrie, a indiqué mardi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon l’ONG, "218 membres des forces pro-kurdes et des factions pro-Ankara ont été tués au cours de trois jours de combats à Manbij et dans ses environs", où les factions soutenues par la Turquie ont lancé une offensive, à la faveur de laquelle "elles ont pu entrer à Manbij et se déployer dans sa région". L’OSDH a ajouté que les combats se poursuivaient dans la région de Raqqa.
Blinken exhorte tous les pays à soutenir un processus politique "inclusif" en Syrie
"Le peuple syrien décidera de l’avenir de la Syrie. Toutes les nations doivent s’engager à soutenir un processus inclusif et transparent et à s’abstenir de toute ingérence extérieure", a affirmé mardi soir Antony Blinken dans un communiqué, ajoutant que les Etats-Unis "reconnaîtront et soutiendront pleinement le futur gouvernement syrien issu de ce processus". Il a encore indiqué que "ce processus de transition devrait conduire à une gouvernance crédible, inclusive et non sectaire".
Antony Blinken a détaillé les priorités des Etats-Unis, à savoir que le futur gouvernement syrien "s’engage clairement à respecter pleinement les droits des minorités, à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin, à empêcher que la Syrie ne serve de base au terrorisme ou ne constitue une menace pour ses voisins".
Une centaine de Français engagés dans la rébellion syrienne
Une centaine de Français sont engagés dans des groupes islamistes radicaux qui ont renversé Bachar el-Assad en Syrie et vivent dans la poche d’Idlib depuis des années. En France, certains ont déjà été condamnés pour des "actes terroristes", a expliqué mardi au quotidien Le Figaro le procureur antiterroriste Olivier Christen. Une trentaine sont affiliés au groupe islamiste radical Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), fer de lance de l’offensive rebelle avec l’aide d’autres mouvements plus ou moins radicaux.
Une cinquantaine de Français appartiendraient par ailleurs à la brigade du franco-sénégalais Oumar Diaby, alias Omar Omsen, soupçonné d’avoir convaincu de nombreux Français de rejoindre la Syrie. Arrêté par HTC en août 2020, il a été libéré en février 2022 sans que les raisons de son arrestation ne soient communiquées. La France reste encore sans nouvelle d’environ 300 ressortissants en Syrie, sur 1 500 partis faire leur djihad.