A peine nommé ministre de la Justice, Gérald Darmanin multiplie les déplacements, les propositions et les interventions médiatiques cette période de vacances de Noël. Après un déplacement mercredi en Picardie, une interview jeudi au 20H de TF1 et une autre auprès du Parisien samedi, le garde des Sceaux s’est rendu ce dimanche 29 décembre au tribunal judiciaire de Paris pour rencontrer magistrats, greffiers et avocats de permanence.

Le nouveau ministre de la Justice s’est notamment dit favorable à un isolement renforcé en détention "des 100 plus grands narcotrafiquants" et à la construction de nouvelles prisons pour l’exécution des peines de "quelques mois, semaines, voire jours", dans un entretien publié samedi soir sur le site du Parisien. "L’isolement beaucoup plus important de la dizaine, de la centaine de chefs de réseau est à mettre à l’ordre du jour. Il n’y a pas forcément besoin de texte pour ça", a indiqué Gérald Darmanin ce dimanche.

L’objectif de cette mesure ? "Arrêter de continuer le trafic de drogue depuis la prison et de menacer du personnel." "Personne ne comprend en France que l’on puisse, depuis la prison, commander un point de deal, pouvoir récupérer de l’argent et en faire sa distribution, commander des assassinats, etc." a poursuivi Gérald Darmanin. Le ministre a également fait part de sa volonté de solutions technologiques comme le "brouillage" du réseau téléphonique qui pourrait être effectué dans les cellules des têtes de réseau.

"Nous avons un réveil à faire collectivement"

Le ministre a également estimé que la France, qui est selon lui "à un point de bascule" quant au narcotrafic, entend "chercher où ils sont" les narcotrafiquants, c’est-à-dire parfois dans des pays étrangers. "Je me rendrai en janvier aux Emirats arabes unis et dans d’autres pays pour accélérer la coopération judiciaire, pour que les 'narcobandits' répondent de leurs actes devant la justice française", a-t-il annoncé.

En outre, le ministre de la Justice veut renforcer le "renseignement criminel". "Il n’y a pas assez de magistrats à Paris comme ailleurs mais aussi pas assez de spécialisation", a-t-il estimé, évoquant par ailleurs le nombre de "7 000" détenus purgeant une peine pour cause de trafic de drogue.

"Chacun est désormais conscient du danger que représentent la drogue et le narcobanditisme", a déclaré Gérald Darmanin. "Nous avons un réveil à faire collectivement", a-t-il dit. "Avec quelques millions au ministère de la Justice on fait des miracles, avec quelques millions de plus je ferai des miracles", a souligné le garde des Sceaux, rappelant que le budget de son ministère dans le budget de l’Etat n’est que de 2 %.