Tragédie au Monténégro : douze morts dans une fusillade à Cetinje, un conseil national de sécurité convoqué

Mercredi 1er janvier, la petite ville de Cetinje, ancienne capitale historique du Monténégro, a été le théâtre d’une fusillade qui a coûté la vie à douze personnes, dont deux enfants. Le suspect, identifié comme Aco Martinovic, 45 ans, a été retrouvé mort après s’être suicidé.

Danilo Šaranović, ministre de l’Intérieur, a déclaré lors d’une conférence de presse le 1er janvier: «Le suspect a tué au moins douze personnes, dont deux mineurs. Après avoir été encerclé par la police, il a tenté de se suicider et a succombé à ses blessures sur le chemin de l’hôpital».

Un différend personnel à l’origine du drame

Selon la radio publique monténégrine RTCG, la tragédie aurait commencé par une querelle entre Martinovic et un client dans un café du quartier de Bajice. Après une altercation, il serait rentré chez lui pour récupérer une arme, puis serait revenu sur les lieux pour ouvrir le feu. Il a ensuite poursuivi sa folie meurtrière dans un quartier voisin, tuant plusieurs membres de la famille du propriétaire du café, y compris deux enfants.

Martinovic, connu pour son comportement agressif, avait déjà été arrêté pour possession illégale d’armes, comme l’a souligné le ministre Šaranović. Cependant, les autorités ont écarté tout lien avec des groupes criminels organisés, affirmant qu’il s’agissait d’un acte isolé.

Réactions nationales

Le Premier ministre monténégrin a qualifié cet événement de «tragédie indescriptible» lors de sa visite à l’hôpital, où sont soignés les blessés. Il a annoncé trois jours de deuil national.

Milojko Spajic a également convoqué un conseil national de sécurité pour discuter des mesures à prendre. Selon un communiqué officiel, l’ordre du jour inclut une initiative nationale visant à détecter et saisir les armes illégales, le lancement d’un concours pour recruter de nouveaux policiers, et la possibilité d’introduire une loi interdisant complètement la possession d’armes à feu. «Nous ne pouvons plus tolérer cette violence. Nous examinerons l’interdiction totale de la possession d’armes à feu et des sanctions plus sévères pour la détention illégale», a-t-il déclaré.

Cette fusillade a ravivé le débat sur la culture des armes dans les Balkans, où des armes issues des conflits passés circulent encore abondamment. Le Monténégro, qui compte environ 620 000 habitants, a connu une autre fusillade de masse à Cetinje en 2022, causant dix morts.

Des habitants sous le choc

Avant que l’assaillant ne soit trouvé, la police a demandé aux résidents de rester chez eux pendant que des unités spéciales étaient mobilisées pour le localiser. Des témoins ont décrit des scènes de chaos. «Les coups de feu étaient assourdissants, cela ressemblait à une guerre», a confié un habitant au média monténégrin Vijesti.

Malgré cette tragédie, les autorités ont assuré qu’il n’y avait plus de danger pour la communauté. «Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité», a affirmé le chef local de la police lors d’un point presse le même soir.