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Mort de Jean-Marie Le Pen : les extrêmes limites d'un homme à l'orgueil démesuré

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La mort sonne-t-elle la fin de la passion ? Longtemps, toujours, Jean-Marie Le Pen fut le diable. Pour lui, une aversion fanatique. "Fasciste", expédiaient ses détracteurs. Il faut dire que l’intéressé a su entretenir avec une certaine assiduité sa légende noire. Saillies antisémites, propos racistes, apologies de crimes de guerre : le pire est souvent l’ennemi du Bien. En 2012, quand les regrettés Philippe Cohen et Pierre Péan publient 550 pages lestées de témoignages inédits sur l’ancien président du Front national, ils revendiquent une approche dépassionnée. Après tout, Jean-Marie Le Pen, ses cinq candidatures à la présidentielle et ses 17,8 % au premier tour en 2002, sont "une histoire française", comme l’indique le titre de leur ouvrage (éditions Robert Laffont). Comment devenir les entomologistes neutres d’un insecte effrayant ? D’abord, décortiquer sa formation idéologique, les scandales, sa stratégie politique, ses relations familiales, son goût pour l’argent - leurs révélations sur l’enrichissement personnel de Le Pen leur vaudront d’être poursuivis pour diffamation par ce dernier. Ensuite, ne jamais oublier qu’un journaliste n’est pas un procureur.

Mais, aborder le dernier monstre de la République "comme un sujet d’enquête banal, sans a priori" bouscule les convenances. En 1994 déjà, Christian Lionet et Gilles Bresson s’essayent à l’exercice et leur livre, riche, paru au Seuil, ne rencontre que peu d’échos. Dix ans après la grande peur démocratique du 21 avril 2002, celui de Philippe Cohen et Pierre Péan ne suscite plus l’indifférence mais l’hostilité. Traitement sans doute plus enviable s’il avait donné lieu à des joutes instructives entre les auteurs et leurs contempteurs mais, regrettons-le, ce ne fut pas le cas. La critique est un art qui, souvent, se pratique en solitaire.

La colère d'un véliplanchiste

Plus de douze ans ont passé, Jean-Marie Le Pen est mort, vive "Le Pen, une histoire française". Le temps semble venu de redécouvrir ce livre, certainement le plus complet sur ce personnage qui de 1956 à 2025 a tourmenté la Ve République. Ses échanges avec Mitterrand, ses rendez-vous secrets avec Chirac, sa conversation téléphonique avec Tapie, la véritable histoire de l’héritage Lambert… Péan et Cohen dévoilent des instants de vie politique et personnelle du "Menhir", ils revisitent, aussi, sans cris et sans furie, les épisodes les plus troublants de son parcours - leur chapitre sur Le Pen et la torture en Algérie, dans lequel ils se gardent de toute conclusion définitive, a servi de prétexte à certains pour dénigrer l’ouvrage. Lire permet pourtant de s’apercevoir qu’entre les faits, jaillit un portrait psychologique sans complaisance du chef frontiste.

D’abord, Le Pen apparaît futile. Et colérique. A l’heure de la percée électorale du Front national, dans les années 80, le voici qui peste, une journée durant, contre son fidèle attaché de presse Alain Vizier. Sa très grande faute ? Avoir manqué l’appel d’une télévision souhaitant inviter Jean-Marie Le Pen. Admettons que les occasions de répandre médiatiquement la parole frontiste sont encore rares… Sauf qu’il s’agit ce jour-là de participer à une émission sur la planche à voile ! Véliplanchiste chevronné, Le Pen aurait été prié de parler de tribord amure et de travers plus que d’immigration. Mais la notoriété mérite des sacrifices.

"Je ne mets un genou à terre que devant la tombe de mes parents"

Surtout, Le Pen apparaît indifférent, égocentré. Incapable de se laisser saisir par le doute salutaire, même quand il s’agit du "point de détail" qui a constitué pour son image et sa carrière politique un tournant. Vingt-cinq ans après que le leader du Front a déclaré au Grand jury RTL que les chambres à gaz ne sont qu'un "point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale", exprime-t-il des regrets quand il est interrogé sur ce sujet par Philippe Cohen et Pierre Péan ? Pas le moindre. Il réitère : "En quoi ma formule était-elle antisémite ? Ce n’est pas antisémite que de dire cela, enfin, pas dans mon esprit en tout cas. Sincèrement, honnêtement, pourquoi ai-je parlé de détails ? Parce que dans les mémoires de guerre, ça ne fait que trois lignes ! C’est donc un détail de l’histoire de la guerre. [...] Je n’arrive toujours pas à concevoir ce que ça a d’épouvantable."

C’est l’une des autres caractéristiques de Jean-Marie Le Pen : un orgueil démesuré qui lui interdit d’admettre ses fautes. Ainsi les auteurs relatent une conversation entre Le Pen et Louis Pauwels, directeur du Figaro Magazine, quelque temps après l’affaire du "détail". "Jean-Marie, il faut savoir mettre un genou à terre, souffle Pauwels. Les Israélites sont très importants dans les médias. J’ai vécu ça avec Le Matin des magiciens. On m’avait fait un procès en sorcellerie, j’ai dû mettre un genou à terre." Que répond Le Pen à ce conseil amical ? "Je ne mets un genou à terre que devant la tombe de mes parents, la croix du Christ et le drapeau national." Voilà ce qui, toute sa vie, aura encombré cet homme politique, concluent les deux journalistes : son incapacité à comprendre en profondeur une autre histoire que la sienne et ce qu’elle exige de lui-même. Son extrême limite.

"Le Pen, une histoire française", de Philippe Cohen et Pierre Péan, éditions Robert Laffont




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