Prisons: nombre de détenus stable en France au 1er janvier, toujours au-delà de 80.000
Ce chiffre est proche du record établi au 1er décembre quand un total de 80.792 détenus avaient été recensés.
La surpopulation carcérale, que personne ne conteste, est un mal endémique français.
La densité carcérale globale était de 129,3% au 1er janvier. Cette densité, supérieure ou égale à 200% dans seize établissements ou quartiers pénitentiaires, contraint plus de 4.000 détenus, 4.310 exactement, davantage qu'au 1er décembre, à dormir sur des matelas posés à même le sol.
La densité carcérale atteint 156,5% en maison d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.
Le seuil des 80.000 détenus avait été franchi pour la première fois au 1er novembre (80.130).
Parmi les personnes incarcérées au 1er janvier, 20.779 sont des prévenus, en détention dans l'attente de leur jugement définitif.
Au total, 96.923 personnes étaient placées sous écrou au 1er janvier. Parmi elles, on compte 16.254 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.
La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée en juin par le Conseil de l'Europe.
Des mesures ont pourtant été prises pour tenter de remédier à ce problème, comme l'interdiction des peines de prison de moins d'un mois, l'aménagement des peines ou encore le développement de travaux d'intérêt général.
En parallèle de la création de prisons de haute sécurité pour les détenus les plus dangereux, notamment les narcotrafiquants, les places de semi-liberté seront doublées d'ici 2027, soit 3.000 places, a récemment annoncé le garde des Sceaux Gérald Darmanin. Selon le ministère, "cette mesure permettra notamment de lutter contre la surpopulation carcérale et de favoriser la réinsertion".
Dans un communiqué vendredi matin, l'Observatoire international des prisons (OIP) a déploré que cinq ans "jour pour jour" après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) "aucune mesure générale d'envergure n'a été prise pour enrayer +le surpeuplement+ dénoncé" en janvier 2020.