États-Unis : Donald Trump tente de remodeler la CIA en imposant une vague de départs

Selon The Wall Street Journal (WSJ) et CNN, la CIA a proposé un programme de départs volontaires à son personnel. Cette offre, annoncée le 4 février, permettrait aux employés de quitter l'agence avec environ huit mois de salaire et d’avantages sociaux. Un porte-parole de la CIA a déclaré à CNN que cette mesure faisait partie d’une stratégie visant à «insuffler une énergie nouvelle à l’agence» et à «recentrer les efforts sur la collecte de renseignements et les opérations clandestines».

Le WSJ a rapporté que la CIA a également gelé l’embauche des candidats ayant déjà reçu une offre conditionnelle. Un collaborateur de John Ratcliffe, le directeur de l'agence, a expliqué au quotidien que certaines de ces offres pourraient être retirées si les candidats n’avaient pas le bon profil pour les nouvelles priorités de l'agence de Langley «qui incluent également la guerre commerciale de Trump et l'affaiblissement de la Chine» a relaté la publication new-yorkaise.

Une nouvelle orientation pour la CIA sous Trump

«Aux agents de la CIA qui nous écoutent dans le monde entier, si tout cela ressemble à ce pour quoi vous avez signé, alors attachez votre ceinture et préparez-vous à faire la différence. Si ce n'est pas le cas, il est temps de trouver un nouveau travail» a déclaré devant les sénateurs, selon des propos rapportés par le Wall Street Journal, John Ratcliffe lors de son audition de confirmation en janvier.

Selon le WSJ, la CIA va désormais se concentrer «sur l’hémisphère occidental» et, selon un collaborateur de Ratcliffe, elle allait recourir à l’espionnage pour renforcer la position des États-Unis dans leurs négociations commerciales. Cette même source a ajouté que l’agence jouerait également un rôle clé dans la lutte contre les cartels de la drogue mexicains, que l’administration Trump considère comme des groupes terroristes.

Programme de départ fédéral

Cette initiative de la CIA s’inscrit dans le cadre d’une réorganisation plus large du gouvernement fédéral sous l’administration Trump. D’après Axios, au total, 20 000 employés fédéraux, soit environ 1% du personnel concerné, auraient déjà accepté cette offre valable jusqu'au 6 février.

«Je ne vois aucune autorité statutaire permettant au président de faire cette offre», a déclaré au Wall Street Journal le sénateur démocrate de Virginie, Tim Kaine. «Avec cette offre, l’administration sait immédiatement que vous ne voulez pas travailler. Elle trouvera un autre moyen de se débarrasser de vous» a-t-il ajouté.

Selon Reuters, plusieurs syndicats ont intenté une action en justice le 5 février pour bloquer ces départs volontaires, dénonçant une tentative de réduire massivement les effectifs fédéraux. L’administration Trump a, de son côté, évoqué un objectif officiel qui serait de «rationaliser les opérations gouvernementales et promouvoir l’efficacité».